Femmes migrantes et prostitution, un éprouvant chemin de sortie de la violence

Femmes migrantes et prostitution, un éprouvant chemin de sortie de la violence

Wendy Noel (w.noel@agmedias.fr)
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prostitution • SHUTTERSTOCK

En Martinique, de nombreuses femmes migrantes sont victimes de la prostitution. Certaines d'entre elles parviennent à en sortir, à l'instar d'Amélie (prénom d'emprunt) qui garde des souvenirs particulièrement douloureux de cette période de sa vie. Témoignage. 

Le souvenir de cette période reste éprouvant pour Amélie*. « J'essaie de ne pas en reparler, ça me fait trop mal », indique la jeune femme, les yeux embués de larmes. D'ailleurs, le mot « prostitution » ne sortira pas une seule fois de sa bouche au cours de l'entretien qu'elle a accepté de nous accorder.

Entre 2018 et 2019, à son arrivée sur notre île, la trentenaire a dû vendre son corps pour survivre. « Je n'avais pas l'habitude de faire ce genre de choses », introduit-elle d'une voix timide comme pour se justifier. De ces mois de souffrance, de violence, elle n'en dira pas grand-chose, l'émotion étant toujours très vive, mais elle n'hésitera pas à se livrer sur l'après, sur le présent. 

Nous rencontrons la jeune femme aux très longs cheveux tressés au lieu d'accueil de jour de la Croix-Rouge, à Dillon. Cet espace à l'extérieur duquel pousse un jardin, Amélie l'a côtoyé pendant près de 18 mois lorsqu'elle a rejoint le parcours de sortie de la prostitution et d'insertion sociale et professionnelle. Un dispositif instauré par la loi du 13 avril 2016 visant à renforcer la lutte contre le système prostitutionnel et à accompagner les victimes (voir ci-dessous). « Cela m'a beaucoup aidée », assure celle qui a appris l'existence d'un tel dispositif par le biais d'une autre victime de la prostitution. 

 

« J'étais déprimée, je pleurais tous les jours »

Originaire d'un pays « où il y a de nombreux problèmes aujour-d'hui » - elle n'acceptera pas de citer le nom de sa patrie d'origine -, Amélie raconte s'être laissée convaincre par une amie de se rendre en Martinique : « Elle m'a dit que c'était bien ici, qu'on pouvait travailler facilement ». Mais, c'est la douche froide pour la jeune femme lorsqu'elle accoste sur notre île. Elle est d'abord hébergée par...

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