Hier midi, dans un restaurant de Jarry,
plusieurs hommes sont attablés. Ils sont planteurs ou représentants
de planteurs. Ils sont soulagés. Finies les tergiversations! Ils
ont frappé du poing sur la table. « Nou ja mouyé, nou pé pisé » ,
lance l'un d'entre eux en s'enfonçant confortablement dans son
fauteuil.
Les paroles sont franches et plus question
d'arrondir les angles. Les ouvriers de Gardel sont montrés du doigt
ainsi que les agriculteurs de l'Union des producteurs de Guadeloupe
(UPG). Ces derniers sont accusés d'avoir semé le trouble. « Ils
nous ont trahis » , lâche l'un d'entre eux. Peut-être. Une chose
est sûre : l'UGTG et l'UPG sont de la même famille de pensée. Un
élément qu'il faut prendre en considération si on veut tenter de
comprendre ce qui s'est passé ces 17 derniers jours.
« YO ANTRÈ FIT É FANT »
Planteurs, paysans mais surtout camarades
des grévistes de l'UGTG et de la CGTG, les adhérents de l'UPG n'ont
pas une place enviable. « Yo antrè fit é fant. » D'où l'ambiguïté
des propos de certains de leurs mandants sur les ondes. Les
paroles, très offensives contre l'action des ouvriers, sont
devenues au fil des jours plus modérées. L'UPG a donné l'image de
celle qui allait...