Le Sénat fait ses propositions pour améliorer la gestion de la crise sanitaire

La mission d’information destinée à évaluer les effets des mesures prises ou envisagées en matière de confinement ou de restrictions d'activités a rendu son rapport concernant la situation aux Antilles et en Guyane.
30 % des décès liés au Covid en France depuis l'été dernier sont des personnes qui vivaient outre-mer alors que la population d’Outre-mer ne représente que 4% de la population française, selon ce rapport.
Le tri des malades, l’intervention de renforts sanitaires de l’Hexagone, les évacuations sanitaires et un taux de couverture vaccinal ne dépassant pas les 40 % restent les traits marquant de cette pandémie dans nos territoires.
Pour remédier à cette situation, le rapport sénatorial propose d’accentuer et cibler la mobilisation pour la vaccination avec une communication adaptée aux préoccupations de la population en s’appuyant sur des relais proches des gens : élus, associations, milieu professionnel, et une campagne vaccinale privilégiant les opérations de proximité.
Pour anticiper une cinquième vague, le rapport préconise de maintenir les renforts actuels tant que la situation demeure incertaine et que les retards dans la prise en charge des non-covid ne sont pas résorbés, améliorer la coordination avec les personnels libéraux, mieux organiser et mobiliser la réserve sanitaire, renforcer l’autonomie des territoires en termes d’équipement, de matériels et de production d’oxygène.
Il s’agit aussi bien sûr de renforcer les infrastructures hospitalières en engageant rapidement le plan spécifique à l’Outre-mer du Ségur de la santé et en maintenant une capacité en soins critiques supérieure à ce qu’elle était avant la crise, notamment à Saint-Martin. Il convient encore de renforcer l’attractivité de l’exercice médical dans nos contrées en prenant soin que le recours à l’intérim ne déstabilise pas nos équipes médicales hospitalières.
L’enjeu de cette mission parlementaire est d’alerter suffisamment les pouvoirs publics pour que la 5e vague attendue soit moins violente que la précédente.
Si les 6 milliards d’aide de l’Etat ont permis d’éviter une catastrophe sociale, le tissu entrepreneurial fait de TPE n’a pas été suffisamment pris en compte.
Ainsi, le rapport propose d’assouplir et d’élargir les critères d’éligibilité aux aides, de simplifier les modalités de demande, d’ajuster la durée du soutien. Il s’agit aussi d’améliorer le délais de paiement aux entreprises, de substituer l’obligation d’être à jour de ses charges fiscales et sociales par un engagement dans une procédure de régularisation, d’abaisser à 40 % au lieu de 60 % le seuil de perte de chiffre d’affaires rendant éligible au dispositif d’activité partielle, de retarder le remboursement des prêts garantis par l’Etat et d’augmenter l’enveloppe du plan de relance dédié à l’Outre-mer, mais pas seulement, car il s’agit aussi de co-construire ce plan avec les acteurs ultramarins.
Trois questions à Bertrand Jomier, sénateur de Paris et président de la Mission commune d’information destinée à évaluer les effets des mesures prises ou envisagées en matière de confinement ou de restrictions d'activités.
Propos recueillis par FXG
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