À quel moment vous est venue l'idée
d'écrire ce livre, intitulé , et sous-titré L'horrible
L'idée a germé il y a une trentaine
d'années. J'étais en train de travailler ma thèse de sociologie,
entre 1976 et 1979, et j'ai trouvé par hasard un article du journal
Le Libéral d'Achille René-Boisneuf, qui titrait : « Carnage
à Petit-Bourg, la gendarmerie massacre des innocents » . En fait,
je ne faisais pas de recherche sur ce sujet, mais sur l'agriculture
guadeloupéenne. Ma thèse portait sur la sociologie du
développement, sur le processus de capitalisation de l'agriculture
guadeloupéenne et sur les luttes paysannes. En janvier 1980, mes
études terminées, je suis rentré en Guadeloupe, et quatre à cinq
ans après, je suis parti à la recherche des informations que
j'avais lues dans Le Libéral. Je me suis intéressé à ce qui
s'est passé sur la commune de Petit-Bourg. J'étais, à ce moment-là,
dans le domaine associatif, joueur et ensuite entraîneur de
football à l'Arsenal club.
L'histoire de ma commune m'a toujours
interpellé et j'ai pu discuter avec des gens qui ont été des
contemporains et qui avaient entre 13 et 20 ans à l'époque des
faits. Ils avaient entre 96 et 97 ans. Ils m'ont raconté cette
histoire du 16 octobre 1910, les luttes politiques de cette époque,
et comment des gens ont été froidement abattus. Ils ont raconté
cela avec réticence, comme traumatisés par les événements qu'ils
ont vécus.
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