A Saint-Laurent du Maroni, la peur du covid-19 n'empêche pas de vivre
Natam respecte soigneusement les règles sanitaires en vigueur. - Samuel Zralos
Alors qu'à l'Est, Camopi a été reconfinée, les saint-laurentais disent avoir toujours une certaine peur du virus, mais ont globalement repris une vie presque normale.
Pourtant, les Saint-laurentais rencontrés, avec ou sans masque, affirment pratiquement tous faire un effort, pour eux et pour les autres. Frédérik, qui tient à la main un masque assorti à son t-shirt, « fait attention à la distance avec les gens, comme le virus circule toujours ». Un covid qui lui fait « toujours peur », mais ne l'empêche visiblement pas de tout de même sortir.
Deux mètres plus loin, Natam, masque jetable soigneusement en place, respecte elle scrupuleusement les règles édictées par les autorités. Quand nous l'interrogeons, elle reste bien un mètre de distance, parce qu'elle « ne veut pas mourir ». Une peur que partage Alex, dont la mère est sous dialyse, « parce qu'on ne sait pas d'où le virus peut venir ». « Je pourrais aller au Suriname, mais si la covid m'y attend, qu'est ce que je peux faire ? », se demande le quadragénaire, en déambulant dans les rues de la ville.
Emmanuel, lui aussi, dit faire « très très très attention, même s'il admet avoir laissé son masque dans sa voiture. Pour lui, « c'est pas encore fini, il faut se laver les mains souvent, se protéger ».
Accompagnée de son fils, Rosa souligne également l'importance du respect des règles sanitaires, mais exprime surtout son « envie de normal ». Son enfant a repris l'école, elle même a commencé une formation, autant d'éléments qui lui donnent le sentiment de « retrouver une vie normale ».
Dominique, qui termine ses courses au supermarché, lui fait écho : il a ses masques, les change tous les jours, va au boulot avec, mais a sinon « repris une vie presque normale ». « Personne n'a été touché dans mon entourage, ça joue peut-être », analyse cet enseignant, qui a repris les soirées entre amis « en petit groupe ».
Certains saint-laurentais, enfin, relativisent la gravité de la situation. Kwadjani par exemple, ressent toujours une certaine crainte, mais « pas trop, pas comme avant, où il y avait beaucoup de cas. Maintenant, c'est rare ». Quant à Pierre, arrivé récemment dans l'Ouest, il estime carrément que « le pourcentage de mort ici par rapport au monde, c'est une goutte d'eau dans l'océan, les chiffres ne mentent pas ». Pour lui, pas de doute, « le pays va bien ».
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