Philippe Bouba a son comité de soutien, Alix Madeleine a choisi sa suppléante et Christophe Pierre rencontre les électeurs des Savanes

Est-ce un coup de force de la part des militants guyanais vis-à-vis du comité électoral de la France insoumise (LFI) qui n'a toujours pas investi de candidats chez nous ?
On n'en saura pas plus. La réunion était interdite à la presse.
Nous avons tenté de joindre Paul Vannier qui est un référent de LFI national, sans succès. Nous avons envoyé un mail au comité électoral sans plus de succès.Cette investiture d'un parti national pourrait paraître loin des usages des habitudes politiques guyanaises mais le raz de marée mélenchoniste a été telle pendant les présidentielles qu'elle garantit presque une place au second tour le 18 juin.
Dans la première circonscription, LFI récolte 11 934 voix soit autour des 20% des inscrits mais si on ramène ce nombre à celui des votes exprimés en 2017 pour la députation soit 14 702, le vote LFI dépasserait les 80%.
L'autre prétendant à cette investiture ou plutôt au soutien de LFI, Thibault Lechat-Vega, choisi par le parti du président Serville, Peyi Guyane pour le représenter le 11 juin, « ne sait pas du tout où cela en est ».
Dans son équipe et dans celle de Bouba, des sources évoquaient il y a deux semaines, un mécontentement de la part de Jean-Luc Mélenchon, himself, envers Gabriel Serville. « Il ne l'a pas parrainé et cela a fâché JLM », nous dit une source proche de l'ancien attaché parlementaire. « Serville n'en a pas assez fait au contraire des gens de la Réunion. Il s'est posé comme le président de tous les Guyanais, au-delà des partis, alors que la France insoumise voulait une réaction partisane affirmée » croit savoir une collaboratrice du même camp.
Chez un partisan de Philippe Bouba, on ne croit plus trop à l'investiture : «  Il y a eu une négociation récente, directe entre Serville et JLM. Cela ne sent pas bon du tout pour nous. »
Est-ce le déplacement actuel du président de la CTG qui ouvre le champ à une telle rumeur ou une réalité ? Le suspense ne devrait plus être trop long.
Thibault Lechat-Vega continue sa campagne. Il rencontrait quelques jeunes, aussi à 16 heures, ce samedi, au Mercure de Cayenne. Beaucoup venait du campus de Troubiran, à côté.

Il a engagé une discussion type question/réponse : la pêche, l'orpaillage ont notamment été évoqué.
« Pourquoi êtes-vous contre Montagne d'or ?
-Ils proposait d'utiliser le cyanure. C'est une substance dangereuse qui tue 90% de la biodiversité sur un kilomètre du lieu de versement dans l'eau. Avant d'arriver, dans l'usine, le cyanure doit circuler sur nos routes, les risques de se renverser sont trop élevés.
Ce n'est pas possible.
La deuxième raison concerne les retombées fiscales. La CTG sur les deux tonnes à peu près extraites légalement chaque année ne reçoit que 200 000 euros. Ce n'est pas assez.
On doit nous respecter et respecter notre environnement. Le cyanure n'est pas versé dans la poche des actionnaires mais les dividendes issus de notre sous-sol oui. Pour moi, le cyanure c'est non », tente de convaincre le 3^e vice président de la CTG.
Une rencontre initiée par son directeur de campagne Jack-Pierce Bruné, 22 ans, ancien leader des lycéens en 2017 et étudiant en droit à l'université de Guyane. « 50% de la population a moins de 24 ans donc les 18-24 ans sont un groupe quasi majoritaire, pourtant on ne les consulte, pourtant, ils ne sont pas représentés dans le paysage politique guyanais. Nous sommes en train de peaufiner notre programme avec Aïssatou Chambaud, il me semble peu pertinent d'arriver avec des mesures sans leur demander ce qu'ils en pensent. La réalité que j'ai vécue il y a dix ans n'est plus la leur. Je fais une grande différence entre « me battre avec » et « me battre à la place de » » insiste le candidat de Peyi Guyane, âgé de 34 ans.
Les députés issus de Guyane Rassemblement se sont croisés à la journée 100 % femme, sport et bien être organisée par le coach Dimitri Contout à la ligue de tennis. On a ainsi pu faire connaissance avec la suppléante d'Alix Madeleine, Nadine Colin, directrice générale de la Fédération des parents d'élèves de l'enseignement public (Peep).

Boris Chong-Sit dont la passion pour le tennis est connue met en avant des réussites locales comme Amewat (« ici » en langue Teko) : « Ils confectionnent des crèmes à base d'essence naturelle guyanaise. Il s'agit d'un développement endogène, innovant et qui dérive de la filière agricole. C'est tout ce que j'aime », se félicite le candidat investi par le parti de Rodolphe Alexandre.

Plus à l'ouest pour les Cayennais, mais beaucoup plus à l'Est pour lui, Christophe Pierre a pris cette fin de semaine pour rencontrer les habitants des Savanes, Iracoubo, samedi soir, Kourou, dimanche matin à 9 heures au carbet Kuwanon, crique Soumourou.

Il n'est pas dit qu'il rencontre Davy Rimane dans la ville spatiale autre candidat à la députation dans la seconde circonscription, favori pour obtenir le soutien de la France insoumise. Davy Rimane a déjà le soutien du groupe d'action de Kourou, qui soutient aussi Philippe Bouba. Christophe Yanuwana Pierre était en discussion avancée avec le parti communiste et Europe écologie les verts. Il pourrait constituer un beau symbole de la nouvelle union populaire, écologique et sociale mise en place par plusieurs partis de gauche en France (PCF, PS, EELV, Génération écologie, Génération.s, les nouveaux démocrates ; le parti ouvrier indépendant et LFI).

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