Les réactions des candidats à l'issue du premier tour des élections législatives

Avec 27 candidat-e-s déclaré-e-s aux législatives, le scrutin de hier a créé plus de frustration et de déception que de joie. Encore une fois, les Guyanais ont surpris par leur choix. Les deux circonscriptions offrent deux analyses très différentes comme si un fossé imperceptible se creuse entre elles.
Stabilité à l'Ouest, renversement au centre, stabilité à l'Est.
France-Guyane a recueilli les réactions de différent-e-s candidat-e-s, hier soir. Elles seront actualisées tout au long de la matinée.

Vous n’avez pas mis Macron, rejeté en Guyane, en avant dans votre campagne ?
Mon but c'est d'être porté par la Guyane, on peut avoir cette facilité d'être dans la majorité présidentielle, mais ce sont bien les Guyanais qui nous portent. On est très content de ce résultat. On veut saluer tous les candidats. Nous sommes là pour la Guyane avant tout, on veut se battre pour le territoire.
Davy Rimane sera votre adversaire ?
Eux ils ont signé les accords, nous on les a mis en place. Les accords de Guyane on s'est battu pour ça. Davy Rimane ne peut pas dire ensuite qu'on ne travaille pas.
Un mot sur l’abstention encore très forte ?
Je n'ai pas la réponse. On souhaiterait que la population se mobilise davantage. Comment faire je ne sais pas, en sensibilisant, en expliquant notre démarche ça pourrait aider. Avant le deuxième tour, il faut encore aller à la rencontre de tout le monde, les rassurer par rapport à notre travail.

Quelle est votre première réaction ou analyse après les résultats du premier tour des législatives dans votre circonscription?
Le grand vainqueur c'est l'abstention, il y aura des choses à analyser.
Ceux qui se sont déplacés ont fait un choix, ils ont choisi Lénaïck Adam et Davy Rimane, il faut le respecter. On a porté un projet auquel la population électorale n'a pas adhéré. Les électeurs ont voté, c'est mathématique, il finit en tête. On fera une analyse à tête reposée, pour l'instant il faut respecter le vote. Sur la seconde circonscription, cinq candidats de Saint-Laurent-Maroni étaient présents. Lénaïck Adam a déjà son électorat, que nous n'avons pas encore. Ma remplaçante et moi n'abandonnons pas, nous allons faire des propositions.
Vous appelez à voter Davy Rimane au second tour ?
Pour le deuxième tour, tout naturellement, mon vote ira à Davy Rimane. Il appartient aux électeurs de faire le bon choix car il faudra l'assumer, moi je soutiendrai Davy Rimane.

"Partout où nous sommes allés, nous avons toujours été bien accueillis. C'est notre première satisfaction. On nous a souvent dit que nous étions une minorité, et force est de constater que ça n'est pas le cas. Ensuite nous verrons. Ce qui est bénéfique pour nous, c'est qu'une élection ça se passe dans un isoloir, on est seul face à soi-même, et c'est là que l'on peut faire le choix de voter pour la Guyane. Et nous, de notre côté, on a jamais douté des Guyanais. Alors on va rester actif et solidaire, c'est notre force, et nous verrons ce que la suite nous réserve."

"J’ai perdu la 2ème place à moins de 200 voix (252 voix d’écart avec Jean-Victor Castor ndlr).
C’est un résultat très serré pour la qualification au second tour, mais il faut respecter les urnes. Ce sont elles qui disent la vérité. Je veux remercier mon équipe. On a fait une belle campagne avec moins de 20 personnes. On s’est débrouillé avec beaucoup d’énergie sur tout le territoire de la circonscription… mais voilà, il faut accepter le jeu démocratique.
Chacun fait le choix d’y aller. Il y a eu beaucoup de candidats de la même tendance qui se sont présentés et c’était leur légitimité. Je n’ai pas de commentaire particulier à faire là-dessus.
Beaucoup me disait que l’on manquait de proximité. Je crois avoir montré que c’était peut-être une apparence trompeuse puisque j’ai fait beaucoup de terrain et il y avait toujours un retour très chaleureux, très enthousiaste. Ça se joue à peu, c’est la politique.
(Sur la consigne de vote) Il faut que je voie mes équipes. Je crois que les choix qui ont été faits sur les deux qualifiés ne sont pas de la proposition que je faisais en termes de personnalité et de message donc : est-ce qu’il y aura un intérêt à donner une consigne de vote ? Je ne sais pas."


Line Létard : "Une déception"

"J’ai tendance à dire que la copie est toujours moins bien que l’originale. Cela fait 30 ans que Jean Victor Castor défend des idées et qu’il n’a pas varié d’un iota sur sa position. C’est une position qu’il a toujours eu, que beaucoup ont essayé de reprendre depuis, et qui aujourd’hui fait recette. Le cheval de bataille du MDES a toujours été le même et c’est très bien qu’aujourd’hui tout le monde le prenne, mais il n’empêche qu’ils l’incarnent avec beaucoup moins de force et vigueur que quelqu’un qui a toujours eu cela dans ses tripes. Les idées, la constance, la rigueur et tout ce qui concerne les prises de position qui ont toujours été les mêmes : les gens sont conscients de cela.
Depuis que je suis tout petit on crie au loup à chaque fois qu’on parle du MDES : « Ah ce sont des indépendantistes, ce sont des gens dangereux, » et puis, au final aujourd’hui tout le monde à des idées qui correspondent à ce que le MDES disait comme si le loup était devenu une brebis.
La cohérence est importante. Si aujourd’hui les gens ont du mal avec la politique, c’est parce que les politiciens ne sont pas cohérents. Tu as le droit d’avoir des idées et ta position, mais il faut rester ferme avec. Tu ne peux pas être de gauche et plébisciter des idées de droite… la Guyane a fait le grand saut lors des élections présidentielles, c’est bizarre, mais ça correspond à un rejet."
Il y a d’ailleurs eu un moment bizarre ce soir. Jérôme Harbourg (délégué départemental du Rassemblement National) est venu au QG de campagne de Jean-Victor Castor… vous lui avez serré la main !
"C’est un humain. Il a dit qu’il apportait son soutien. C’est son choix, c’est son droit. Mais nous ne sommes pas d’extrême droite. Nos idées en sont loin. Je ne suis pas quelqu’un de raciste, de xénophobe et je ne considère pas que le mal du pays vienne du fait des étrangers.
Est-ce que vous attendez des consignes de vote de la part des autres candidats de la majorité territoriale ?
"Ce qui est important, c’est le travail que nous ferons pour convaincre les gens. Que les candidats donnent des consignes, ça leur appartient, mais je ne pense pas que les électeurs en sont captifs. Ce qui est important, c’est notre capacité d’expliquer notre projet… notre capacité de convaincre, de rassembler les gens. C’est l’objectif fixé par Jean-Victor Castor, notamment quand il dit que le premier travail sera de rassembler la population pour faire en sorte que la parole politique soit forte."

Jérôme Harbourg s'invite au QG de campagne de Jean-Victor Castor
Les sympathisants de Castor, vu l'heure, ont regardé autour d'eux quand ils ont vu l'ancien étudiant en droit. Il n'y avait pas d'arbre du fromager, mais que des manguiers. Soulagement !
— France Guyane (@franceguyane) June 12, 2022
Vos commentaires
Pourquoi l'écriture inclusive ( qui exclu ceux qui ont des difficultés de lectures) est elle utilisée pour le titre ?
Abstention massive, colère ? ou plutôt je m'enfoutisme et indifférence, comme à chaque élection en Guyane, quelqu'elle soit.