Sur les barrages, portraits de « citoyens en colère »

Sur les barrages, portraits de « citoyens en colère »

Fabienne : « Je n'ai pas peur de parler à visage découvert pour montrer l'exemple : nous ne sommes pas des casseurs. Nous sommes des mères de famille qui venons avec leurs enfants, des personnages publics, des inconnus, des riches, des pauvres, des vieux, des jeunes. Nous sommes la Martinique ! »
Fabienne : "Je n'ai pas peur de parler à visage découvert pour montrer le bon exemple : nous ne sommes pas des casseurs. Nous sommes des mères de famille qui viennent avec leurs enfants, des personnages publics, des inconnus, des riches, des pauvres, des vieux, des jeunes. Nous sommes la Martinique !" • PHOTO CLO.M.

Mais qui sont ces jeunes - et moins jeunes - qui ferment les routes, tiennent les barrages et empêchent les automobilistes de franchir les ronds-points ? Nous avons passé du temps sur deux barricades pour essayer de comprendre ce qui anime ces citoyens déterminés.

Deux barrages choisis non pas au hasard mais parce qu'ils ont été tous deux au centre de nuits agitées avec des luttes contre les forces de l'ordre. Tout d'abord, le rond-point de l'ancienne route de Schœlcher que l'on appelle désormais le rond-point de Somarec, puis le rond-point dit de Desrochers-Balata. Les deux barrages avaient été levés par les unités d'élite. Mais les militants ne cèdent pas. Après les nuits agitées, ils reviennent et barrent à nouveau le passage...

10 h, sur le barrage de Somarec tout est déjà en place : palettes, poubelles, bwadjak. Les jeunes, eux, sont à l'ombre sous le nouvel immeuble qui borde les lieux. Ils ne sont pas nombreux, une dizaine tout au plus. Parmi eux, deux femmes seulement. La sono crache du dancehall à fond. Les manifestants contrôlent à tour de rôle les passages. Nous demandons : « Qui veut bien nous parler ? » Aucun des 5 à 6 hommes - âgés d'une vingtaine d'années - n'accepte. Ils nous disent d'aller voir Fabienne. 

Fabienne semble tenir le rond-point. Plus âgée que les autres - « j'ai une fille de 22 ans » -, elle accepte volontiers de nous parler à visage découvert. « Ainsi je montre à la Martinique qu'on n'est pas des voyous, dit-elle. Je montre que sur les barrages, ce sont des citoyens en colère, des citoyens...

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