Boris Chong-Sit : « Ce n’est pas un troisième tour des élections de la CTG »

Ce samedi 2 avril, près de 400 personnes ont assisté au premier meeting du candidat aux élections législatives Boris Chong-Sit. L'avocat, actuellement conseiller territorial dans les rangs de l'opposition à la CTG, revient pour France-Guyane sur les prémices de sa campagne dans la 1ère circonscription et introduit les dossiers qu'il compte amener au Palais Bourbon.
Non, je mène une campagne telle que je la ressens. J’ai décidé d’écouter ce que la population a envie de placer dans le débat public. C’est pour cela que je multiplie les réunions et que je consulte des sachants dans plusieurs domaines. Je vais maintenant m’atteler à aller faire du porte-à-porte dès que la campagne officielle sera ouverte.
Elle est aussi adjointe au maire de Remire-Montjoly. C’est une jeune femme engagée dans la vie publique. Elle a envie d’apporter sa contribution et représente l’énergie et la jeunesse. On a effectivement mené la dernière campagne des élections territoriales ensemble.
Je réponds que ce n’est pas du tout la même élection. Ce n’est pas un troisième tour des élections de la CTG. Hier, j’ai voulu rappeler la loyauté qu’était la mienne vis-à-vis de Rodolphe Alexandre par rapport aux combats passés que nous avions menés ensemble. Aujourd’hui c’est une nouvelle page. Un engagement qui est personnel puisque c’est une candidature uninominale, ce n’est pas une candidature de liste. Dès 2012, on m’a suggéré de me porter candidat. J’ai estimé que je n’étais pas suffisamment mature à la fois en termes d’expérience politique et puis dans ma vie personnelle et professionnelle. En 2017, j’étais concentré sur mon mandat à la CTG. J’avais collaboré avec M. Canavy à la mise en place de ce nouvel outil institutionnel. Je voulais continuer à travailler au sein de cet outil que j’avais contribué à créer. Aujourd’hui je me sens prêt. En tant que juriste et élu local, ce mandat-là correspond à ma personnalité et mes compétences. Il faut faire part de toutes les conditions requises pour pouvoir être candidat.

Le député est un des membres du pouvoir législatif. Il contrôle l’action du gouvernement. Mais c’est surtout quelqu’un qui porte les dossiers et la voix de la Guyane au niveau national. C’est un lobbyiste, finalement. Concernant l’évolution statutaire il y aura nécessairement, à un moment donné, une loi organique. C’est un travail purement parlementaire. Il faut de la crédibilité vis-à-vis du gouvernement pour essayer d’apporter dans cette construction une contribution qui soit prise en compte par l’Etat. On va d’abord élaborer le meilleur statut d’autonomie possible. Ensuite il faudra en discuter avec le gouvernement puisqu’on ne peut pas faire cela seul vu qu’en bout de chaîne il y aura une modification constitutionnelle. Le gouvernement ne la mettra à son agenda que s’il est d’accord avec ce que nous proposons. Ceux qui font croire qu’on va construire seuls le statut d’autonomie de la Guyane ne disent pas la vérité. Il y a forcément un moment où il faudra collaborer avec le gouvernement.
Bien sûr. Cette inconnue-là on ne la maîtrise pas. On devra en tenir compte par la force des choses. Et il est certain que selon celui ou celle qui sera président il peut y avoir des calages différents.
Déjà, dans les lois de finances, il faut qu’il y ait des budgets alloués au rattrapage structurel de la Guyane et également à la question des dotations globales de fonctionnement (DGF). Il y a une forme d’inéquité, donc il faut un peu d’ingénierie pour qu’on puisse avoir à la fois des dotations, mais également des moyens supplémentaires pour compenser ces inégalités qui existent entre l’hexagone et la Guyane. Par la loi, on peut s’affranchir de tous ces critères nationaux pour avoir des critères spécifiques d’appréciation des dotations. Ça peut se faire sans modification constitutionnelle.
Il faut aussi libérer les énergies pour que nous puissions avoir un vrai développement endogène. Pouvoir exploiter les ressources de ce péyi, c’est-à-dire l’or, l’agriculture, la pêche, le pétrole… Ce sont des sujets qui me tiennent à cœur et qui se recoupent sur ce qu’on appelle le développement endogène de la Guyane. On doit également étudier des pistes pour voir comment le pouvoir d’achat peut être amélioré. Ce qui suppose de poser sur la table la question de la fiscalité, de l’octroi de mer… Plus généralement comment appréhender les formations des prix en Guyane, notamment les produits de première nécessité et les carburants avec les pistes alternatives qui s’ouvrent aujourd’hui dans le débat, notamment l’approvisionnement dans des pays voisins. Ce sont des sujets qui sont importants à travailler finalement. Au-delà de la communication politique il y a vraiment une expertise à apporter pour trouver une solution adéquate.
Je voudrais avoir un discours de vérité avec la population. Je ne compte pas mettre de populisme dans la communication politique. Peu de sujets sont simples à appréhender et à traiter. Je veux apporter des réponses concrètes pour qu’il y ait des résultats et pas simplement pour séduire.
La familiarité avec l’outil juridique est un avantage évident. Je ne vois pas non plus le député comme un simple technicien du droit. Il faut aussi une dimension politique, donc de la personnalité. C’est un alliage des deux. La connaissance du droit est un avantage, mais ce n’est pas suffisant.
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