Tête à tête avec JEAN-MARC FALCONNET

Tête à tête avec JEAN-MARC FALCONNET

Céline GUIRAL
(Yvan Cimadure)
(Yvan Cimadure)

Il a deux noms. Comme deux identités, pour une seule âme. Il est né Charles, en 1968, à Lausanne, de parents guadeloupéens. Avant d'être adopté, un mois plus tard. Pour grandir en Suisse, où il vit toujours. Son parcours est brillant, riche. Une carrière dans l'informatique et la banque, entre Genève, Paris, New York. Et toujours l'art en filigrane. La photo. Pour poser un regard, s'interroger. Et cette question : Qui suis-je ? Aujourd'hui, il raconte l'histoire de son retour aux sources à 24 ans, en Guadeloupe, à la recherche de sa mère, dans un projet de docu-fiction photographique. Il saisit des instants. On lui en a volé un au passage. Échanges.

« Un lent retour » (le titre de son projet photo inspiré de son histoire), c'est ton côté suisse ?
(Il rit). Il doit y avoir un peu de ça, je prends mon temps... Mon père avait pour habitude de dire « Hâte-toi lentement » . C'est une phrase qui me plaît, qui me va.
Ça veut dire quoi un « documentaire-fiction à partir d'éléments photographiques » ?
C'est un documentaire qui n'est pas entièrement réaliste car je me permets de rajouter des éléments qui n'étaient pas forcément là lorsque je suis venu en Guadeloupe pour la première fois, il y a plus de vingt ans. L'aéroport n'est plus le même, la route pour y aller n'existe plus. Donc je déplace certains éléments. Je me permets quelques écarts avec la réalité. Enfin, quand on pense documentaire, on pense souvent au film. Moi je ne vais utiliser que la photographie, avec peut-être quelques éléments sonores.
Dans l'explication de ta démarche documentaire, artistique, tu as cette phrase de Roland Barthes : « Entre la réalité et la fiction, je choisis toujours la fiction » . C'est une invitation à sublimer nos histoires ? Notre histoire ?
Oui, cette phrase c'est un peu une métaphore de ma vie. La vérité, ce n'est pas ce...

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