Philippe Labro, président du syndicat du
sucre de La Réunion, s'est longuement exprimé sur les conséquences
de la fin des quotas sucriers. « La suppression des quotas va
permettre de produire sans limites, a-t-il expliqué. L'Europe va
redevenir un gros exportateur, mais en Outremer, où jamais on n'a
atteint nos quotas, la perte de garantie des débouchés existant
depuis 1969, et la convergence des prix qui va s'ensuivre,
permettra à l'Europe d'importer aussi facilement. »
PERTE DE GARANTIE DES DÉBOUCHÉS
Quid, dans ce cas, des 270 000 tonnes de
sucre produites à La Réunion, en Guadeloupe et à la Martinique ?
60% de cette production part en Europe pour être transformée en
sucre blanc, indistinct de celui de betterave. Pour ce sucre, se
posera alors un problème de compétitivité. Les 40% restants sont
des sucres de qualité supérieure. 60% de ces sucres roux de canne
sont vendus aux industries alimentaires et 40% sont vendus comme
des sucres roux de bouche. Ceux-là ont moins le risque de perdre
leurs débouchés européens, car les Dom sont les seuls à les
produire. Mais de nouveaux accords commerciaux signés par l'Europe
ont permis cette année l'entrée de tels sucres de Colombie et du
Panama.
UN SURCOÛT DE 385 EUROS LA TONNE
Le vrai problème posé par la réforme est
celui du surcoût de la production ultramarine par rapport aux
concurrents. Il est...