Avez-vous un mentor en politique ?
Je suis pleinement reconnaissant envers
toutes ces personnes qui me conseillent tout au long de mon combat.
Cela dit, c'est Alain Michel qui m'a le plus influencé. Il nous a
quitté en 2016. C'était un intellectuel et un visionnaire. Il était
d'une clairvoyance impressionnante et je m'efforce de placer mon
action dans la poursuite de son oeuvre.
Pourquoi êtes-vous aussi virulent contre
Rodolphe Alexandre, le président de la Collectivité territoriale de
Guyane ?
Je ne suis pas virulent contre l'homme,
mais contre une certaine politique passéiste, qui postule qu'un élu
guyanais doit servir l'État avant le peuple. L'État français ne
défend que ses intérêts en Guyane, quel que soit le président. Les
élus guyanais doivent s'émanciper. Lorsque les intérêts de la
Guyane et de l'État sont convergents, c'est tant mieux, mais
l'inverse est plus souvent vrai. Le président de la CTG sait bomber
le torse face aux Guyanais, mais il est doux comme du saindoux
devant l'État. Je n'oublierai jamais qu'il est resté au
garde-à-vous, silencieux au côté du président de la République en
novembre 2017, alors que nous étions en train de nous faire gazer
dans les rues de Cayenne pour demander le respect de l'Accord de
Guyane. Il faut tourner la page de ces politiques du passé pour
réussir le virage du XXIe siècle. Notre projet Guyane doit placer
indiscutablement les institutions au service du citoyen et non plus
l'inverse. Nous devons changer nos relations avec l'État, pour plus
d'équité...