Née en 1982, l'Université des Antilles et
de la Guyane (UAG) traverse une profonde crise. Après un mois de
grève, le pôle universitaire de la Guyane a obtenu sa séparation
avec l'UAG. Dans le débat général sur l'université française,
l'éclatement de l'UAG apporte une expression exemplaire de la
nécessité de trouver un point d'équilibre entre l'autonomie de
chaque établissement - ou pôle régional - et la mutualisation des
expériences et des ressources. L'enjeu est de savoir comment
atteindre cet objectif aujourd'hui : en privilégiant le droit
commun ou en poussant plus avant son adaptation ?
On avait pensé avoir trouvé les termes de
cet équilibre, hors du droit commun, avec l'ordonnance n°2008-97 du
31 janvier 2008 d'adaptation de la loi relative aux Libertés et aux
Responsabilités des Universités à l'UAG. Or, à l'épreuve des faits,
cette ordonnance n'a pas renforcé, loin s'en faut, la
gouvernabilité de celle-ci. Sans sous-estimer le jeu des acteurs,
le caractère dérogatoire du fonctionnement qu'elle a rendu
possible, n'a pas produit l'effet escompté. Au contraire, elle a
permis l'expression...