Roberto Alagna, comment conserve-t-on une
voix comme la vôtre ?
La jeunesse de la voix, c'est la
clarté.
Les anciens, même pour les basses ou les
barytons, disaient, dès qu'une voix était trop sombre, qu'elle
était déjà usée, vieille. Si on commet l'erreur d'épaissir sa voix,
peu à peu, on est obligé de réduire son répertoire. Si on garde une
clarté, on peut chanter très longtemps. Souvent, on dit de tel
chanteur ou chanteuse : « C'est triste, il a perdu sa voix. » Je ne
crois pas cela. Quand on doute, quand on perd la confiance en soi,
on peut s'éteindre. Après plus de trente ans, je suis toujours en
train de rechercher. C'est un travail de chaque jour. Et en même
temps, c'est un plaisir formidable. Ce qu'il faut garder, c'est la
passion de l'étude, la flamme, l'amour...
Malgré votre immense carrière,
échangez-vous des conseils avec vos partenaires ?
Chacun de nous est programmé pour chanter
d'une certaine façon. Quand on vient mettre...