Mercredi après midi, plus de quatre-vingts personnes, en majorité des femmes et quelques hommes, quasiment tous d’origine antillaise, ont trainé leur caddies et porté leur sacs à provision, sous la pluie et dans le froid, pour recevoir une ration de nourriture au local de la Case sociale antillaise, à Paris.
La communauté antillaise, d’habitude réservée, sort de sa
discrétion et montre sa misère. C’est du jamais vu ! « Depuis
l’arrivée du froid, le nombre de personnes a considérablement
augmenté », constate Jacqueline qui vient chaque mercredi prêter
main forte à la dizaine de volontaires en charge de la distribution
des repas. « Il y a beaucoup plus de gens de la communauté, ajoute
le président de l’association, Gaston Calife. C’est quelque chose
qu’on ne voyait pas avant. Maintenant, ils mettent leur fierté dans
leur poche parce que leur ventre est vide. »
Pour ces nouveaux pauvres, plus l’hiver approche plus les besoins
en nourriture se font ressentir. Marie-France, une jeune femme
d’une...