Retour sur l’affaire Kalash aux Champs-Elysées

Le 19 septembre dernier, le tribunal correctionnel de Paris acceptait la demande du parquet de renvoyer le procès du chanteur Kevin Valleray alias Kalash au mois d’avril 2020. Il lui était reproché un délit de fuite après un accident survenu en mars 2019 sur les Champs-Elysées et des faits d’outrage et rébellion. Me Arneton, son avocat, ne s’opposait pas à ce renvoi car il savait que le jeu de conclusions qu’il avait déposé la veille du procès mettait en péril toute la procédure de l’accusation. Rappel des faits…
Une vidéo montre qu’au début du contrôle, Kevin Valleray est parfaitement calme. On le voit lever les bras doucement en respectant scrupuleusement les directives des fonctionnaires de police se trouvant à ce moment-là juste derrière lui, puis, ces derniers lui demandent de se retourner, ce qu’il fait tout aussi doucement et calmement toujours les mains en l’air.
Quatre policiers couchent Kalash sur le capot de la Porsche. Il se débat et invective les policiers qui lui font une clé pour lui passer les menottes. Selon la police, il leur répète : « Vous êtes des pédés, des salopes. » Un autre policier aurait dit alors, selon un témoin entendu par la police : « C’est un bouffon, on va passer à la télé. » Un de ses collègues aurait ajouté : « C’est une star on va passer au JT. » Et pendant qu’un attroupement, « hostile » selon la police, se fait autour de la scène (on entend des « Honte à vous ! »), les policiers mettent Kalash, enfin menotté et qui les insulte toujours, dans leur voiture. Des renforts arrivent, dispersent la foule. La voiture où se trouve Kakash part au commissariat du 8e arrondissement.
À l’intérieur du véhicule, un des policiers, selon le témoignage de Kalash, ôte ses gants et frappe Kalash au visage avant de lui mettre un coup de taser et de l’étrangler. Kalash se plaint d’étouffer. « Mais non, mon mignon, tu vas respirer, petite salope, petite pute », relate la plainte du chanteur. Bilan médical : une fracture du nez et une autre partielle de deux dents. La version de la police diffère ainsi que le raconte le major de police qui dirigeait l’équipage de la BAC : « À bord de notre véhicule le nommé Valleray se tape la tête de manière délibérée contre la vitre latérale droite. »
Me Arneton observe encore que les procès verbaux de cette procédure ont été signés par des fonctionnaires d’un commissariat du 16e arrondissement, mais que les rédacteurs de ces PV sont d’un autre arrondissement, « ce qui implique que mon client a été baladé d’un commissariat à un autre durant la nuit ». Me Arneton poursuit : « Curieusement, en pleine garde à vue, il est demandé, noir sur blanc, qu’en raison de la notoriété de Kalash, le procureur du pôle traitement réel, c’est-à-dire les comparutions immédiates, soit substitué par un procureur en charge des affaires criminelles. Rien ne justifie que la justice fonctionne différemment parce que le mis en cause est Kalash. »
La veille de l’audience du 19 septembre, Me Arneton a déposé une plainte pour faux en écritures publiques et usage de faux (pour le fait que les policiers prétendent que Kalash se soit tapé la tête contre la vitre). Quand l’affaire est venue devant le tribunal, le parquet a demandé le renvoi en raison des conclusions de nullités déposées par Me Arneton et qui, selon ce dernier, « enrayent la mécanique de l’accusation « . La présidente du tribunal a accordé le renvoi (en avril prochain) et demandé aussi que la procédure d’enquête sur les violences policières soit jointe au dossier, ce qui n’était pas le cas.
C’est de tout cela dont il s’agit dans l’affaire dite Kalash qui, pourtant, ne repose au départ que sur quelques tôles froissées lors d’un banal accident de la circulation sur les Champs-Elysées.
Vos commentaires
Le branleur se pose en victime apres 3 accrochages et non pas un comme vous l indiquez en fin d article
article mensonger,cela ne c est pas passé ainsi.
tout a été filmé,bien heureusement