Une petite bouffée d'oxygène offerte aux
automobilistes, voilà l'idée farfelue poursuivie par une majorité
de sénateurs. Sans crier gare, ils se sont mis en tête, à la
mi-septembre, d'amender la Loppsi 2 (la « très fourre-tout » loi
d'orientation pour la performance de la sécurité intérieure). Leur
idée : assouplir les règles de récupération des points du permis de
conduire.
Bien évidemment, le dispositif n'est pas
pour plaire à tout le monde. Raymond Maximin, directeur du comité
de la Prévention routière en Guadeloupe, est catégorique : « Cela
ne peut que satisfaire les personnes qui circulent sans permis dans
le département, puisqu'avec cet assouplissement, on devrait moins
facilement perdre son droit à conduire. » Et de trancher : «
Personnellement, je ne peux pas soutenir les amendements proposés
par le législateur. Tout simplement parce que ce qui m'importe,
c'est de faire reculer le nombre d'accidents, de tués et de blessés
sur nos routes. »
À en croire le représentant local de la
Prévention routière, le permis à points, dans sa forme actuelle,
remplissait cette mission. « Il a un impact direct sur le
comportement des automobilistes, qui ont pris conscience que pour
garder son permis, il fallait respecter les règles et faire
attention. Ceux qui veulent pouvoir continuer à conduire, doivent
se montrer vigilants. Le permis à points à donc un rôle dissuasif!
Nous nous en rendons compte lors des stages de récupération de
points que nous animons chaque mois : l'angoisse des automobilistes
que nous accueillons, c'est de perdre la totalité de leurs points
et voir leur permis invalidé. Grâce à cette épée de Damoclès, ils
prennent conscience...