En bête de scène, Jamel excelle

En bête de scène, Jamel excelle

Emmanuelle LERONDEAU
Du rhum à Francky Vincent, l'humoriste a adressé plusieurs clins d'oeil au public guadeloupéen. (Dominique CHOMEREAU-LAMOTTE)
Du rhum à Francky Vincent, l'humoriste a adressé plusieurs clins d'oeil au public guadeloupéen. (Dominique CHOMEREAU-LAMOTTE)

Le palais des sports du Gosier était comble pour accueillir Jamel Debbouze, samedi soir, pour sa deuxième représentation en Guadeloupe. L'humoriste, véritablement monté sur ressorts, a tout dit de sa vie... Tout sur Jamel ! Petit clin d'oeil en vidéo ! 

Pas de temps mort ou presque. Jamel Debbouze est un homme pressé. Pressé de raconter quelques pans de sa vie avec le bagou et le débit qu'on lui connaît. Sans oublier les petits accrochages de langage comiques qui sont sa marque de fabrique.
De son collège de Trappes à la naissance de son fils Léon, en passant par son mariage mixte avec la belle Mélissa, Jamel dit TOUT, prenant à témoin le public. Un public « multigénérationnel et multiculturel » , massé dans un palais des sports du Gosier plein comme un oeuf, qui a fait le bonheur de l'humoriste.
À plusieurs reprises, il fait rallumer la lumière « pour voir les convives! » . « C'est ça la France! » , lance-t-il même à la fin du spectacle, visiblement touché de l'accueil que lui ont réservé les Guadeloupéens.
DE L'IMPRO À LA SAUCE CRÉOLE
Fidèle à lui même, quitte à en perdre le fil de son spectacle, ils les interpellent, prend quelques têtes de turc au premier rang, fait monter sur scène un enfant et laisse libre court à l'improvisation. Un exercice qu'il affectionne particulièrement et où il excelle. Et lorsqu'une voix l'interpelle à son tour dans les tribunes (« les places des pauvres » ), la réplique fuse en créole : « Fèmé gèl aw! » , provoquant l'hilarité générale et des applaudissements nourris.
L'accent créole, Jamel Debbouze le manie à la perfection. Un talent qu'il doit de son enfance auprès de son pote Anelka, ou plutôt des parents du footballeur qui n'aimaient pas voir traîner leur progéniture avec les petits gars du quartier. L'humoriste franco-marocain n'oublie jamais d'où il vient et en profite pour faire passer quelques messages à propos de la religion, de l'immigration, etc. « Au fait, ça vous fait quoi, vous les Blancs ici, d'être les Arabes de la Guadeloupe » , balance-t-il malicieux. Le rhum, dont Francky Vincent a dû abuser pour écrire « Tu veux mon zizi ? oui oui oui oui! » . Le zouk que Jamel a appris à danser pour faire du vent sur le sien après la circoncision. Les références à la Guadeloupe sont nombreuses. Véritablement monté sur ressort, Jamel court, saute, traverse la scène de part et d'autre. Il est en nage. Heureux et dans son élément.
Sacré Gustave!
On ne peut parler du one man show de Jamel Debbouze sans évoquer Gustave Parking. L'humoriste, installé en Guadeloupe depuis de nombreuses années, avait la lourde tâche de faire la première partie du spectacle. Et quelle première partie d'ailleurs, quoique un peu courte! Avec talent, il a su tout de suite se mettre le public dans la poche. Entre les jeux de mots improbables, le comique de situation, l'improvisation avec le public autour des signes astrologiques, Gustave Parking a fait mieux que chauffer la salle. Bravo l'artiste!

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