En quoi consiste votre travail ?
Le lot de notre métier c'est d'être
confronté à des situations difficiles. Mais il faut savoir que les
enfants ne naissent pas méchants. Dans une société qui va mal, ce
sont eux qui absorbent le plus ce malaise, ils sont plus
vulnérables. Nous faisons un énorme travail avec eux. Ce qui me
semble le plus important c'est de les valoriser.
Nous travaillons sur le développement
personnel. L'autre pilier de notre travail, c'est le cadre. Il faut
instaurer une certaine autorité, qu'elle soit juste. C'est-à-dire
donner des repères, car il y a des lois, des droits, des
devoirs...
Selon vous, qu'est-ce-qui explique le
passage à l'acte chez ces jeunes ?
La scolarité joue un rôle fondamental. Les
jeunes qui sont dans une dynamique de violence sont souvent en
rupture scolaire. Le manque de connaissances entraîne aussi la
violence. Il n'y a pas de hasard, dans les événements de ces
dernières semaines. Pendant les vacances, tout le monde est au même
niveau, ensuite, à la rentrée, ceux qui sont en marge se retrouvent
en décalage. Ils sont alors confrontés à leur propre réalité,
c'est-à-dire : je n'ai pas accès au savoir, au travail...