Joël Auguste-Charlery, 42 ans, éducateur spécialisé : « La violence est leur moyen de communication »

Joël Auguste-Charlery, 42 ans, éducateur spécialisé : « La violence est leur moyen de communication »

Propos recueillis par L.H.

Il a embrassé ce métier par vocation, piqué par le militantisme de sa mère, enseignante spécialisée. Il travaille dans une structure qui accueille des jeunes en difficulté et intervient aussi dans les familles. Dans une démarche de recherche pour trouver des solutions innovantes, il croit en ce qu'il fait. Non, nos jeunes ne sont pas perdus, assure-t-il.

En quoi consiste votre travail ?
Le lot de notre métier c'est d'être confronté à des situations difficiles. Mais il faut savoir que les enfants ne naissent pas méchants. Dans une société qui va mal, ce sont eux qui absorbent le plus ce malaise, ils sont plus vulnérables. Nous faisons un énorme travail avec eux. Ce qui me semble le plus important c'est de les valoriser.
Nous travaillons sur le développement personnel. L'autre pilier de notre travail, c'est le cadre. Il faut instaurer une certaine autorité, qu'elle soit juste. C'est-à-dire donner des repères, car il y a des lois, des droits, des devoirs...
Selon vous, qu'est-ce-qui explique le passage à l'acte chez ces jeunes ?
La scolarité joue un rôle fondamental. Les jeunes qui sont dans une dynamique de violence sont souvent en rupture scolaire. Le manque de connaissances entraîne aussi la violence. Il n'y a pas de hasard, dans les événements de ces dernières semaines. Pendant les vacances, tout le monde est au même niveau, ensuite, à la rentrée, ceux qui sont en marge se retrouvent en décalage. Ils sont alors confrontés à leur propre réalité, c'est-à-dire : je n'ai pas accès au savoir, au travail...

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