BORIS CYRULNIK : « Je suis optimiste car on court à la catastrophe »

BORIS CYRULNIK : « Je suis optimiste car on court à la catastrophe »

Propos recueillis par Joël Rumello/ALP

Djihadisme, crise migratoire, menaces liées au changement climatique... le neuropsychiatre et psychanalyste Boris Cyrulnik, vulgarisateur du concept de résilience, couche nos sociétés inquiètes sur le divan et dresse un diagnostic alarmant.

Vous avez familiarisé les Français avec le concept de résilience, c'est-à-dire la capacité à renaître après un traumatisme. Pensez-vous que la France post-attentats est en voie de résilience ?
La résilience à l'échelle d'un pays, ça existe. Enfin, ça peut exister en cas d'apaisement. Mais pour l'instant, la France est toujours dans le traumatisme, dans l'affrontement, dans le temps présent. Je pense que nous avons les ressources nécessaires pour une résilience collective. Au fond, c'est assez facile lorsqu'il n'y a qu'un seul trauma. Ça, c'est le schéma classique. Mais lorsqu'on vit une cascade de traumatismes, la résilience devient improbable, voire impossible.
Vous pensez à de nouveaux attentats ?
Pas seulement. Aujourd'hui, nous connaissons aussi une immigration liée à la guerre et à la pauvreté. Et très bientôt, nous allons connaître l'immigration liée au changement climatique, à la sécheresse. Ça a déjà commencé au Darfour. Ce n'est probablement...

Suivez l'info en temps réel
sur l'appli France-Antilles !

Télécharger