Vous avez familiarisé les Français avec le
concept de résilience, c'est-à-dire la capacité à renaître après un
traumatisme. Pensez-vous que la France post-attentats est en voie
de résilience ?
La résilience à l'échelle d'un pays, ça
existe. Enfin, ça peut exister en cas d'apaisement. Mais pour
l'instant, la France est toujours dans le traumatisme, dans
l'affrontement, dans le temps présent. Je pense que nous avons les
ressources nécessaires pour une résilience collective. Au fond,
c'est assez facile lorsqu'il n'y a qu'un seul trauma. Ça, c'est le
schéma classique. Mais lorsqu'on vit une cascade de traumatismes,
la résilience devient improbable, voire impossible.
Vous pensez à de nouveaux attentats ?
Pas seulement. Aujourd'hui, nous
connaissons aussi une immigration liée à la guerre et à la
pauvreté. Et très bientôt, nous allons connaître l'immigration liée
au changement climatique, à la sécheresse. Ça a déjà commencé au
Darfour. Ce n'est probablement...