Le surendettement en recul

Le surendettement en recul

Kerwin ALCIDE

Depuis la Loi Lagarde qui date de 2010, le nombre de dossiers déposés auprès de la commission de surendettement est en baisse.

Pour la deuxième année consécutive, le nombre de dossiers de surendettement est en baisse. Une décrue entamée au lendemain de la loi Lagarde sur le surendettement. L'objectif était d'accélérer les procédures, de les alléger, et surtout de mieux accompagner les personnes touchées. En Guyane, on est ainsi passé de 203 dossiers en 2011 à 176 l'an passé alors que le nombre était en nette progression en 2010. Conséquence de ce renversement de tendance, la Guyane figure parmi les bons élèves des départements d'Outre-mer, et même au-delà. Sur 1 000 habitants, les dossiers de surendettement guyanais ne représentent que 0,9%, comme en Guadeloupe, contre 1,35% en Martinique et 3,7% sur le plan national. Mais cela ne signifie pas nécessairement que les Guyanais sont meilleurs gestionnaires que les autres. Plusieurs facteurs peuvent expliquer cette tendance, confie Fabrice Dufresne, directeur de l'Iédom (Institut d'émissions des départements d'Outre-mer). D'abord en Guyane la bancarisation et l'accès aux prêts sont limités. Puis il y a aussi des raisons sociologiques. Il n'est pas exclu que certains, par crainte de voir leur situation financière éclatée au grand jour, préfèrent taire leurs difficultés. Il y a aussi l'entraide familiale qui joue à fond en Guyane en cas de pépin. Toutefois, si le nombre de dossiers est en baisse, les montants, eux, restent plus élevés qu'ailleurs.
LE GUYANAIS PLUS ENDETTÉ QUE LES AUTRES D0MIENS
À titre d'exemple, l'endettement moyen en Guyane est de 49 500 euros alors qu'il est de 38 580 euros dans les autres Dom. Ce sont les « dettes financières » qui sont généralement à l'origine du surendettement. Chez nous, elles représentent 77% des dossiers alors que les dettes de charges courantes sont de 18% des cas étudiés. Les dettes financières sont souvent générées par des prêts à la consommation, à l'habitation. Quant aux dettes dites de charges courantes, elles proviennent généralement d'impayés de loyers ou de factures. Et sont souvent la conséquence d'un accident de la vie comme un divorce, un décès ou une perte d'activité. « Nous faisons très peu de procédures de rétablissement personnel » , poursuit Fabrice Dufresne. Seulement 9% des dossiers guyanais sont orientés vers cette issue qui permet un effacement de la dette. Sur le plan national, il s'agit de 28%. Plus la moitié des dossiers en Guyane passe par un plan de convention de redressement, ce qui implique un remboursement. Si cette phase amiable échoue, la commission a le pouvoir d'imposer aux parties impliquées de trouver un terrain d'entente.

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