« Les homosexuels sont encore obligés de se cacher »

« Les homosexuels sont encore obligés de se cacher »

S.B.
« Contrairement à l'Hexagone ou aux États-Unis, deux hommes peuvent difficilement se montrer main dans la main en Guadeloupe, confie Kylan, 26 ans. C'est même impensable. » (Roberto Birhus)
« Contrairement à l'Hexagone ou aux États-Unis, deux hommes peuvent difficilement se montrer main dans la main en Guadeloupe, confie Kylan, 26 ans. C'est même impensable. » (Roberto Birhus)

À l'occasion de la journée mondiale de lutte contre l'homophobie, la communauté gay et lesbienne de Guadeloupe se mobilise. Chez nous, l'homophobie est latente et contraint cette communauté au silence ou à l'exil.

Peut-on vivre son homosexualité de manière épanouie en Guadeloupe ? Certainement pas. Et même si, chez nous, les relations sexuelles entre personnes du même sexe ne sont pas pénalement sanctionnées, contrairement à Sainte-Lucie ou à la Dominique, l'homosexualité est encore très loin d'être acceptée. Il existe une réelle homophobie latente, bien souvent banalisée, mais pas forcément très virulente. « Les gens sont homophobes sans trop savoir pourquoi, précise Jérôme Evanno, président de l'association PAS (Paroles autour de la santé). C'est comme une sorte de réflexe identitaire, mais quand on creuse, les gens ne le sont pas forcément. »
Est-on, chez nous, homophobe par principe plus que par réelle conviction ? Selon David Auerbach, coordinateur régional de l'association Tjenbé rèd prévention, l'homophobie aux Antilles s'explique par plusieurs phénomènes. « La dimension religieuse d'abord car la Bible qualifie l'homosexualité d'abomination. Le fait d'être issu de l'esclavage pèse également. L'argument « c'est une perversion du blanc » est récurrent. Le poids de la famille pèse aussi beaucoup, sans oublier l'interconnaissance, tout le monde connaît tout le monde et la précarité » .
« AFFICHER SES PRÉFÉRENCES PENDANT LE CARNAVAL...

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