Le retour au pouvoir de Desi Bouterse n'a
pas laissé la Guyane indifférente. Pourtant les réactions du monde
économique et politique ont été extrêmement timides, voire
inexistantes.
« C'est indéniable que l'arrivée au pouvoir
de Desi Bouterse est un événement important » , confie Jean-Paul Le
Pelletier, qui était outre-Maroni il y a quelques jours. Le
président de la Chambre de commerce plante d'ailleurs le décor : «
L'arrivée de Bouterse va marquer un tournant nouveau dans les
relations entre la Guyane et le Suriname » .
« Chacun espérait secrètement une troisième
voie » , explique pour sa part Chantal Berthelot, présidente du
groupe France-Suriname à l'Assemblée nationale. Une troisième voie
qui aurait « rassuré tout le monde » , en évitant à la fois Desi
Bouterse et Ronny Brunswijk, les deux principaux animateurs de la
guerre civile au Suriname. « Dans son pays, la loi ne l'empêche pas
d'être candidat, ni aucune loi internationale » , poursuit la
députée. Comme le président de Région, elle estime qu'il « ne faut
pas juger les Surinamais » : « On doit accepter ce verdict, celui
d'un peuple souverain » . Chantal Berthelot assistera à
l'investiture du nouveau président, le 3 août prochain à
Paramaribo.
Rodolphe Alexandre a lui aussi déjà reçu
son invitation. « J'irai » , affirme le président de Région,
dont...