Trois mois après votre atterrissage,
comment résumeriez-vous l'aventure de Solar Impulse ?
C'est une aventure chevaleresque, dans
laquelle le cheval est remplacé par un avion et les ennemis par la
pollution. C'est pour cela que Solar Impulse est un symbole et pas
seulement un engin. Le noyau, c'est une technologie aéronautique,
certes. Mais le symbole, c'est ce que les technologies propres
peuvent apporter au monde. Enfin, c'est aussi un appel à
l'imagination, à l'esprit de pionnier qui est en chacun de nous.
Peu de gens croyaient dans ce projet, qui a pourtant fini par
fonctionner et qui est à ce titre un encouragement à se remettre en
question, à sortir de sa zone de confort, de sa routine et de ses
habitudes. Parce que les doutes et les interrogations sont les
seuls moyens de stimuler la créativité.
Dans quelle mesure votre histoire familiale
vous prédisposait-elle à pareil défi ?
Mon grand-père Auguste Piccard a fait le
premier vol stratosphérique. C'est le premier homme à avoir vu la
courbure de la Terre. Mon père a plongé au fond de la fosse des
Mariannes. Et grâce à ses activités (1), il connaissait tout le
monde. Enfant, j'ai pu rencontrer tous les astronautes
américains...