Pendant quelques semaines encore, les observateurs patients vont
pouvoir profiter de ce fabuleux spectacle que constitue le ballet
des baleines à bosse. Arrivées, comme chaque année, en février,
elles ont frayé pendant plusieurs semaines. D'autres, qui avaient
flirté — et un peu plus… — l'année précédente ont mis bas. Cette
année encore, des dizaines de baleinaux sont nés dans nos eaux et
vont entreprendre, avec leurs mères, le périple de plusieurs
milliers de kilomètres qui les emmènera vers les eaux froides et
nouricières du Canada. Agoa, la déesse de la mer dans la mythologie
amérindienne, veillera sur eux.
Agoa, c'est justement le nom qui a été donné au sanctuaire pour les
mamifères marins que la France vient de créer dans nos eaux. Cette
création a été officiellement annoncée début octobre dernier, en
Jamaïque, lors de la réunion des parties à la Convention de la mer
régionale des Caraïbes. C'est d'ailleurs Ferdy Louisy, en sa
qualité de vice-président de l'Agence des aires marines protégées,
qui a été chargé de divulguer cette nouvelle.
Un sanctuaire de 138 000 km2
Bonne nouvelle, évidemment. Pour se livrer à ces opérations
essentielles que sont les ébats amoureux et l'enfantement, les
cétacés ont besoin de quiétude. Agoa est là pour la leur délivrer,
mais pas seulement. D'une surface de 138 000 km2 — soit la
quasi-totalité de la zone économique exlusive (ZEE) de la France
aux Antilles — ce sanctuaire va permettre...