Une enquête de l'IGPN ouverte après l'interpellation violente, à Paris, d'un producteur de musique martiniquais

Les vidéos de l'interpellation hyper violente d'un homme, Michel, un producteur de musique originaire de la Martinique, font le tour des réseaux sociaux. Le parquet de Paris a ouvert une enquête. Trois policiers ont été suspendus.
Ça s'est passé samedi à Paris. 15 minutes de coups et d'insultes racistes.
— Loopsider (@Loopsidernews) November 26, 2020
La folle scène de violences policières que nous révélons est tout simplement inouie et édifiante.
Il faut la regarder jusqu'au bout pour mesurer toute l'ampleur du problème. pic.twitter.com/vV00dOtmsg
Dans un second temps, des personnes qui se trouvaient dans le sous-sol du studio parviennent à rejoindre l'entrée, provoquant le repli des policiers à l'extérieur et la fermeture de la porte du studio. Les policiers tentent ensuite de forcer la porte et jettent à l'intérieur du studio une grenade lacrymogène.
Suite à cette interpellation, l'homme a dans un premier temps été placé en garde à vue dans le cadre d'une enquête ouverte pour "violences sur personne dépositaire de l'autorité publique" et "rébellion".
Mais le parquet de Paris a classé cette enquête et ouvert mardi une nouvelle procédure cette fois pour "violences par personnes dépositaires de l'autorité publique" et "faux en écriture publique".
"Si nous n'avions pas les vidéos, mon client serait peut-être actuellement en prison", a dit à l'AFP, Me Hafida El Ali, avocate de Michel. Son client bénéficie d'une incapacité totale de travail (ITT) de six jours.
"Sur ces images, ce n'est pas une police républicaine mais une milice barbare hors de contrôle", a dénoncé sur Twitter Jean-Luc Mélenchon (LFI). "Le préfet Lallement doit partir. La police doit être reprise en main".
"A travers l'agression insoutenable de Michel (...) c'est notre humanité qui est atteinte", a de son côté tweeté Christophe Castaner, patron des députés LREM et ancien ministre de l'Intérieur. "Tolérance zéro contre le racisme et contre cette violence, qui n'ont pas leur place dans notre République".
Cette affaire survient après l'adoption cette semaine par l'Assemblée nationale de la proposition de loi "Sécurité globale", qui suscite de vives critiques de la part des journalistes, des défenseurs des libertés et de l'opposition
Son article 24, le plus polémique, réprime d'un an de prison et 45.000 euros d'amende la diffusion de "l'image du visage ou tout autre élément d'identification" de membres des forces de l'ordre en intervention, quand elle porte "atteinte" à leur "intégrité physique ou psychique".
Elle survient également trois jours après l'évacuation musclée, lundi soir, d'un camp de migrants place de la République à Paris.
Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a demandé jeudi la suspension de ces policiers visés par une enquête du parquet de Paris pour "violences" et "faux en écriture publique". Les trois officiers ont été suspendus par le directeur de la police nationale dans la foulée.
Cette affaire intervient en pleine polémique sur un projet de loi qui encadre la diffusion des images des forces de l'ordre en opération et après l'évacuation musclée, lundi, d'un camp de migrants au cœur de la capitale.
Pour transmettre un commentaire, merci de vous identifier (ou de vous inscrire en 2min)
Mot de passe oublié?Aucun commentaire