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Au coeur d'Harpie
La pression monte à Ilha Bela
Stéphanie BOUILLAGUET
Plusieurs milliers de garimpeiros travaillent sur les sites d'orpaillage clandestin disséminés en Guyane, notamment au coeur du Parc amazonien. La région de l'Oyapock compte à elle seule une quarantaine de chantiers, selon la dernière étude de l'Office national des forêts et du Parc amazonien. Reportage au village brésilien Ilha Bela, véritable cordon ombilical alimentant les sites d'orpaillage clandestin de la Sikini.
3 grammes d'or pour le guetteur
« J'ai perdu 10 000 reais! »
L'armée brésilienne s'y met aussi
- REPÈRES
7 000 kg d'or déclarés à Oiapoque
Par quel extraordinaire tour de passe-passe 7 000 kilos d'or peuvent-ils être déclarés sans avoir été préalablement extraits du sous-sol brésilien ? Alors qu'il n'existe pas de site minier dans la commune d'Oiapoque, 6 697 kilos d'or y ont été déclarés de 2004 à 2008.
Sur les déclarations (photo), il est précisé que l'origine de l'or est « Oiapoque » ! Selon le WWF (qui tient ces chiffres de la Receita federal d'Oiapoque), 1 120 kilos ont été déclarés dans la ville frontalière en 2008, 809 kg en 2007, 1 617 kg en 2006, 926 kg en 2005 et 2 225 kg en 2004. Soit 6 697 kg en quatre ans (l'équivalent actuel de plus de 200 millions d'euros).
Selon une source proche du dossier, au moins autant d'or partirait dans les villes du sud du pays sans être déclaré à Oiapoque. Sans oublier l'or qui s'envole pour le Surinam...
Luiza Lopes da Silva Iembrou, représentante du ministère des Affaires étrangères brésilien.
Nous exportons un problème social (...). Les garimpeiros illégaux violent 14 lois françaises, mais le gouvernement français est tolérant envers les orpailleurs, puisqu'il n'applique que celles relatives à l'immigration clandestine, qui prévoient l'expulsion.
(source IBGE)
Oiapoque compte 20 962 habitants (2009). Le PIB par an et par habitant s'élève à 10 340 reais (4 613 euros). Le salaire minimum au Brésil est de 510 reais (227 euros).
Daniel Ferey, préfet, lors du Conseil d'administration du Parc amazonien, fin avril
En juillet, lors de la visite d'Éric Besson, les garimpeiros ne s'enfuyaient même plus et demandaient qu'on les reconduise parce qu'ils n'avaient plus rien à manger. En début d'année, on a constaté qu'ils avaient reproduit leurs stocks. Avec Harpie pérenne, on espère éradiquer la présence des orpailleurs en Guyane
600 kg
C'est la différence entre l'exportation d'or depuis notre département et la production déclarée en 2008 : 1 504 kilos d'or ont été produits officiellement, quand 2 100 kilos ont été exportés. L'écart a néanmoins tendance à diminuer au fil des années : en 2002, 9 tonnes ont été exportées, tandis que 2,9 tonnes étaient produites officiellement. Le WWF demande l'application de la loi de garantie en Guyane. Elle vise à contraindre les négociants à donner l'identité de leur vendeur d'or dans un registre officiel. Une mesure qui permettrait de développer la traçabilité de l'or guyanais et de lutter contre « l'or sale » .
La bataille navale sur l'Oyapock vue par la presse brésilienne
« Climat de guerre à la frontière » titrait le journal Portal Oiapoque en mars. Pour rappel, les policiers de la Paf et des militaires s'étaient fait prendre en chasse par une dizaine de pirogues de Brésiliens après avoir arrêté 10 personnes, dont 5 porteurs d'or. Ils avaient riposté en tirant au flash-ball.
Suite à cet épisode, la presse donne la parole aux habitants d'Oiapoque : « Le fleuve est notre maison, personne n'a le droit de véto sur le passage de quiconque. [...] Le Brésil ne fait rien pour améliorer notre situation et la France ne nous laisse pas en paix » dit une jeune homme.
Le journaliste, plus loin, commente : « La devise française « Égalité, fraternité et liberté » est littéralement oubliée par les autorités policières » . Il va même bien plus loin, en comparant la police à la gestapo. Le journaliste conclut : « Les villes d'Oiapoque et de Saint-Georges attendent maintenant que les autorités des deux côtés se manifestent au sujet de cette relation troublée » .
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