Contrairement à la plupart des guides, Denis possède une grosse particularité. Très grosse même, si ce n’est absolument fabuleuse. Celle d’être devenu l’année dernière l’heureux propriétaire d’un camp : le sien et pas n’importe lequel. Le camp Bonaventure.
Une ancienne exploitation aurifère avec ses cinq hectares aménagés en jardins paysagés mais encore sa quarantaine d’hectares de boisés environnants et des layons menant ensuite jusqu’au sommet du mont Grand Tortue. Un veinard, notre cher Denis ? Plutôt un monstre de travail et de détermination, doublé d’un sérieux caractère visionnaire et de toute l’humilité qui semble nécessaire à la concrétisation de n’importe quel projet qui se veut réaliste.
Pourtant à l’époque, malgré la majestuosité des Bismarcks, pandanus, palmiers rouges, pinots, awaras, wassaïs et démultipliants qui transcendent les jardins du camp Bonaventure : l’ombre des palmes ne suffit pas à réunir les standards de confort imaginés par le propriétaire d’alors ou par ceux qui se proposèrent de prendre sa succession. D’ambitieux projets équestres en luxueuses villas en bord de crique : l’opulence matérielle n’a jamais su prendre le dessus sur cette beauté naturelle à couper le souffle. De quoi passablement décourager les uns et les autres -laissant à chaque départ successif le site un peu moins bien entretenu.
Denis accepte donc après avoir quitté Matiti d’occuper le poste de « gardien » du site. Un gardien qui se veut plus que volontaire pour ce qui est d’entretenir le camp devenu alors une belle endormie. Ce, alors même que l’essentiel de ses revenus proviennent alors des visites guidées qu’il se met à organiser sur ces layons dont il assure lui-même le tracé et l’entretien. Le jeune Denis prend alors la pleine mesure du potentiel de ce site et décide ainsi d’en sceller le destin… et le sien. Ce destin : ce sera lui qui ira concrétiser la vocation d’hébergement touristique, de découverte pédagogique et de recherche scientifique de cette bonne aventure.
Il faut descendre une petite dizaine de marches pour retrouver le grondement de l’une des plus belles, des mieux préservées et des plus farouchement gardées criques de Guyane. Une crique dont la limpidité de l’eau parait sans égale sous nos latitudes. S’il s’agit bel et bien d’un seul et unique cours d’eau, celui-ci serpente le long du camp : offrant différents spots de baignade aux ambiances à chaque fois exceptionnelles. Des points d’eau permettant même aux nageurs les plus invétérés deux ou trois petites brasses dans les recoins stratégiques autorisant ce luxe ultime en comparaison des eaux pour la plupart troublées et peu profondes de nos autres rus.
Et ça n’est pas fini ! Comme chaque bijou, le camp Bonaventure ne se mérite qu’après avoir pris le temps d’en observer chaque facette sans en oublier l’écrin : un environnement alentour parfaitement grandiose en termes de biodiversité. Il suffit de franchir un tronc d’arbre qui enjambe le cours de la crique pour suivre un panneau qui vous mène sur un layon et en une heure à peine l’on se mène du royaume des colibris à l’ambiance irréelle d’une cascade en argile rose qui semble ne pouvoir qu’être tirée d’un palais de science-fiction. Nous sommes pourtant au cœur de notre forêt et dans sa partie encore la plus facile d’accès.
En attendant d’éventuellement être un jour le cœur de ce qui serait alors définitivement un véritable GR : suivre Denis le long de cette aventure est déjà la promesse de moments parfaitement uniques. Les longues heures de gravissement -certes éprouvantes- de ces plusieurs centaines de mètres de dénivelé s’oublie très facilement à la découverte de la succession de cascades toujours plus impressionnantes qui jalonnent l’ascension de ce mont Grand Tortue. Massif au sommet duquel Denis a même aménagé points de vue et camp de base dans le cas où des scientifiques peuvent être amenés à passer quelques jours de recherches.
Sa passion pour la nature et le soin qu’il apporte à celle qui l’environne, ce sont encore les visiteurs scientifiques de Denis qui en témoignent le mieux par leur confiance renouvelée. Une visite au camp Bonaventure peut parfois être l’occasion de se retrouver mêlé à un quasi-congrès improvisé de spécialistes s’y étant donné rendez-vous. Pièges lumineux, sorties nocturnes de photographes animaliers ou encore manipulations de reptiles et d’amphibiens peuvent à tout moment venir agrémenter votre séjour d’un divertissement tout aussi inattendu qu’instructif.
Prochaine réalisation pour Denis : il souhaite s’atteler dès que le contexte sanitaire le permettra à la tenue d’un « festival de la Nature ».
Un joyau à jalousement préserver.
Contact : 0594 36 72 92 et acds-guyane@ outlook.fr. Privilégiez les mails, les liaisons téléphoniques se faisant par connexions satellitaires.
Vos commentaires
Merci pour ce bel article !
Pour y avoir été, il est vrai que le camp Bonaventure est un lieux exceptionnel et Denis un hôte adorable !
... vraiment ce camp est un endroit magique !!!
40€ la nuit pour un couple+5€ pour le chien(pour dormir en hamac et le chien par terre ) il s'emmmerde pas le Denis .La Guyane personne ne vous croira!!!!!
Quand on aime on compte pas...
toute peine mérite salaire, parce que vous êtes en Guyane et que vous êtes guyanais ca devrait être gratuit. mais bon payé 20/pers un passionné qui entretient et fait revivre un site pratiquement abandonné c'est trop....on ira loin je vous le dis on ira loin avec des gens comme vous