Pourquoi les profs font-ils grève dès mardi ?

La rentrée 2019 s’annonce explosive pour les enseignants vent debout contre les réformes Blanquer. Le SNES les appelle à se mobiliser à partir de demain et ce jusqu’aux vacances de carnaval. Des préavis de grève ont déjà été déposés aux lycées Monerville, Lama-Prévot, Gontran-Damas, ainsi qu’à Saint-Laurent du Maroni.
Le ministère de l’Éducation nationale prévoit 2 450 suppressions de postes dans les collèges et les lycées d’ici la rentrée prochaine. En Guyane, l’État annonce une création de poste pour l’académie. Mais dans les faits, « les heures supplémentaires et les heures de poste ont été mélangées pour arriver à ce calcul », explique le co-secrétaire du Syndicat national des enseignants du second degré (SNES), Florent Hennion. D’après les informations recueillies par le syndicat, des postes sont supprimés dans tous les établissements guyanais, à l’exception de ceux qui doivent accueillir davantage d’élèves à la rentrée.
Actuellement, une classe de lycée ne doit pas compter plus de trente élèves. Le rectorat entend faire passer ce seuil à trente-trois pour la rentrée prochaine, d’après le SNES. Sachant que notre académie dispose déjà du plus faible taux d’encadrement de France, juste derrière Mayotte.
Chaque établissement dispose d’une « dotation horaire globale » pour organiser ses heures de cours. Le ministère de l’Éducation nationale entend uniformiser cette dotation à la rentrée prochaine (26h30 de tronc commun par classe de seconde par semaine, plus douze heures que l’établissement peut utiliser comme il le souhaite, pour faire des cours en demi-groupe ou pour dispenser les enseignements optionnels). Or un lycée guyanais et un lycée du XVIe arrondissement parisien n’ont pas les mêmes besoins. D’après les informations recueillies par le SNES, ces dotations, qui tombent au compte-goutte, sont en net recul.
Les élèves de seconde planchent en ce moment même sur les trois spécialités qu’ils devront choisir pour le reste de leur lycée. Ces élèves sont-ils trop jeunes pour choisir un parcours qui les engage pour leurs études supérieures ? C’est ce que craignent les syndicats, comme le SNES, qui dénonce la création d’un lycée qui obligera les élèves « à être obnubilés par les enjeux d’orientation ». Car depuis la mise en place des « attendus » (compétences requises par les formations d’enseignement supérieur), les choix des lycéens sont devenus déterminants pour être acceptés dans des formations universitaires. Le ministère rappelle la possibilité pour chaque élève de modifier son parcours à la fin de la Première, s’il réalise qu’il s’est trompé.
En théorie, les étudiants auront le choix entre douze spécialités qui leur permettront d’intégrer les compétences nécessaires afin de suivre le cursus de leur choix. Mais en pratique, « la très grande majorité des établissements en proposeront sept », selon le ministère de l'Éducation nationale. Quand ce n’est pas le cas, les lycées doivent s’organiser en réseau afin de permettre aux élèves de suivre les spécialités de leur choix dans différents lycées. Mais comment faire en Guyane, où les transports en commun sont quasiment inexistants ? Au lycée Balata, par exemple, seuls quatre spécialités sont prévues pour le moment : langues, SES, maths et physique. Or pour faire médecine, il faut aussi avoir suivi des cours de science et vie de la terre. Un jeune qui rêve de suivre cette voie devra donc tenter sa chance ailleurs.
Vos commentaires
En fait, les enseignants "encore" en grève, je suis d'accord, ce n'est pas leur avenir qui est en jeu mais celui des enfants de tout un pays... peut-être que les parents pourraient se bouger!!!
Rassurez-vous, les parents font carnaval avant de s’occuper de l’avenir des enfants. Tant que nos impôts tombent en début de mois.