ILS ONT DIT... Êtes-vous favorable à une université de plein exercice ?
Priscillia, 3e année de licence mathématiques et informatique : « On doit attendre les réponses de la Martinique »
J'y suis favorable. Pour le sport, on doit attendre les réponses de la Martinique pour commencer les cours alors que le hall est là, les clés sont en Guyane, pas aux Antilles. Pourquoi attendre ? J'ai choisi l'option sport, j'ai un examen en janvier et les cours n'ont toujours pas démarré parce qu'il manque l'accord de la Martinique. Et c'est pareil dans de nombreux domaines.
David, 1re année de licence de droit : « On n'est jamais prioritaire »
Ce serait mieux pour la Guyane. Mais il ne faut pas juste être autonome et ne pas savoir gérer, derrière il faut que ça suive. Si la Guyane croit qu'elle peut être autonome, alors pourquoi pas si c'est mieux qu'aujourd'hui. La dépendance des Antilles nous met en retrait, on n'est jamais prioritaire, on arrive toujours après la Martinique et la Guadeloupe. Par exemple, ils ont déjà des bibliothèques là-bas, alors qu'ici, toujours pas.
Prisca, 3e année de licence d'éducation travail et formation : « Nous avons toutes les capacités pour »
Nous, on a toutes les dispositions pour être indépendants. A mon avis, on doit vraiment profiter de ce moment essentiel pour négocier et trouver un moyen de modifier la situation, et ça, ça passe aussi par la grève. Dans la situation telle qu'elle est, on est vraiment négligé. Nous avons les capacités pour aller de l'avant et gérer seuls notre avenir. Ça ne peut pas se faire à des kilomètres de nous.
André, 1re année de licence administration économique et social : « Pas pour tout de suite »
Ca serait bien pour nous d'avoir plus d'indépendance. Les décisions seraient plus rapides et plus adaptées à ce qu'on vit. Mais ça ne sert à rien de faire grève. Il n'y a pas assez d'étudiants mobilisés, on ne va pas nous prendre au sérieux. Gagner en autonomie OK, mais je ne sais pas ce que ça donnerait une université 100% guyanaise. En tout cas, c'est pas pour tout de suite, c'est clair!
Propos recueillis par A.S.-M. & R.F.
Où en est la LPPE ?
Les cours de la licence professionnelle protection de l'environnement ne sont toujours pas prêts de démarrer. L'enième conseil chargé de son sort a été repoussé. Prévu le 15 octobre, le conseil d'administration de l'UAG n'aura lieu qu'à la fin du mois, à une date encore inconnue. Une situation qui alarme les seize étudiants, qui ont un mois et demi de retard. Le report serait dû, par effet boule de neige, au retard qu'a pris avant lui un comité technique à se réunir.
Pour rappel, la licence, ouverte depuis 2005, subit cette rentrée une procédure habituellement réservée aux filières qui ouvrent ou ferment. Or, aucune virgule n'a été modifiée dans la maquette, affirme sa responsable, Ghislaine Prévot. Le précédent conseil réuni a donné un avis favorable mais a estimé que les financements n'étaient pas prêts. Pour la responsable, le budget pédagogique (travaux pratiques, matériels, sorties) est lui déjà calé. Le reste (salaire des enseignants) relève de la compétence de l'UAG, qui normalement est déjà subventionnée ministériellement.
FACE À FACE
Precilia Ellapin Porte-parole des étudiants inscrits en LPPE : « On obtient plus en agissant »
Je suis très satisfaite, les jeunes Guyanais montrent qu'ils se mobilisent pour un combat qui n'est pas si facile. Cela montre qu'il existe une solidarité étudiante, même si nous pourrions être plus nombreux. Je n'accepterai pas la présence des dirigeants du pôle guyanais lors de la rencontre avec la présidente de l'UAG. Personnellement, je me suis faite agresser par des personnes qui dirigent le pôle, donc je ne veux plus leur parler, d'autant qu'on obtient plus en agissant. C'est vrai que le mouvement a été lancé par l'intersyndicale, mais c'est la LPPE qui en est à l'origine. C'est nous, étudiants inscrits à la LPPE, qui sommes allés à la rencontre des syndicats car on avait besoin d'un soutien et d'une protection. Il n'est pas dans l'intérêt des étudiants que la grève dure trop longtemps, mais tant que tout ne sera pas résolu de manière concrète, le mouvement ne s'arrêtera pas.
Aurore Sagne Vice-présidente étudiante du pôle Guyane : « Les étudiants seront pris en otage »
Lors de cette AG, ils ont dit aux gens ce qu'ils voulaient entendre. Ils n'ont pas donné la parole à leurs adversaires, ça se passe toujours comme cela. Ils ne s'appuient pas sur des documents ou des faits irréfutables, seulement sur des témoignages. Que la grève se poursuive et qu'on empêche des étudiants de travailler, c'est inadmissible. On veut faire porter le chapeau à l'université mais les dossiers sont déjà en train d'être gérés ou ils ne dépendent pas de l'université. La restauration, c'est en cours, le logement, c'est en cours, les transports, c'est le SMTC (appelé maintenant RCT, ndlr). Ce mouvement est contrôlé de long en large par les syndicats d'enseignants. Ils parlent de manipulation, mais dans ce cas la manipulation est des deux côtés. Ce qui me désole, c'est que les étudiants auront gain de cause mais seront pris en otage dans ce mouvement.
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