Du rififi pendant le cross du collège Auguste-Dédé pousse des enseignants à débrayer
Des faits de violences "peu courants", qui ont eu lieu dans ce collège de l'Ile-de-Cayenne, ont amené des membres du corps enseignant à réfléchir collectivement sur la meilleure façon de gérer ce genre de situation.
L'élément déclancheur a lieu le mercredi 15 juin pendant les épreuves sportives du cross organisé par le collège ce jour-là. Un conflit latent entre deux élèves qui ont eu maille à partir aurait continué à s'envenimer pendant l'évènement qui a lieu autour de l'enceinte de l'établissement. L'une des protagonistes appelle un de ses parents qui vient sur place et prend à partie une des élèves. "C'est quand même étrange que ce parent considère qu'il doit venir régler ses comptes, s'en prendre à un mineur, profiter de cet espace", commente une de nos sources de l'équipe éducative. Un autre témoignage évoque plusieurs départs de bagarres en simultané. Dans ce capharnaüm ambiant, un professeur est frappé par un élève quand d'autres se font insulter. Il nous est rapporté que des enseignants qui tentent de calmer le jeu constatent qu'un ou plusieurs élèves détiennent des armes blanches.
D'ailleurs, alors qu'ils sont appelés par un parent d'élève, les gendarmes arrivent en milieu de matinée et interpellent un élève qui porte une arme blanche. Alors que certains enseignants ont l'impression que les faits s'éternisent, les forces de l'ordre - qui comptent deux patrouilles mobilisées - affirment que la tension est vite redescendue. Concernant le jour d'après le cross, on nous fait état d'un regain de tensions dans le collège.
"On est dépassés, on est pris de court parce qu'il y a eu toute une succession d'évènements anormaux qui ont entraîné cette situation." La réunion dure un peu plus d'une heure et demie mais à l'issue du mouvement, c'est le statu quo puisque, en dépit de la présence de la direction, on nous indique une évolution des moyens déployés peu probable. Et pour cause : Auguste Dédé est le seul collège de la Guyane à ne pas être en REP+ et de ce fait, il ne dispose pas des moyens logistiques et humains que l'on peut retrouver dans les établissements qui bénéficient de ce classement. D'ailleurs, les enseignants qui acceptent de nous dire quelques mots se décrivent comme "chanceux" : "habituellement, c'est plutôt calme."
Contactée, la direction de l'établissement s'est refusée à tout commentaire. Finalement, combiné à ce climat jugé "inadmissible" par certains membres du corps enseignant s'ajoute le souci de ne pas susciter l'inquiétude auprès des parents qui confient leur progéniture au collège. A l'approche des grandes vacances et de l'arrêt de l'année scolaire en cours, la situation devrait indubitablement se tasser mais qu'en sera-t-il dès la rentrée de septembre prochain ?
Vos commentaires
Comme d’habitude on pose un couvercle et on laisse la marmite chauffer jusqu’à ce que ça déborde !
Et tout ça au détriment des élèves et enseignants
Je rejoins le commentaire précédent. Le collège AUGUSTE DEDE bien que se trouvant à proximité de la caserne de gendarmerie est un collège où la violence est beaucoup présente qu'ailleurs. Les parents ne sont pas avertis de ce qui s'y passe car il faut pour la direction maintenir cette impression que tout est sous contrôle, que tout se passe bien, que tout va bien alors que ce n'est pas du tout le cas. Ça explose ailleurs et on le sait, on le voir car la communication est de mise. Mais pas à DEDE. Les parents découvrent souvent via les réseaux ou leurs propres enfants ce qui s'est passé la veille ou la semaine d'avant. On fait semblant, on fait comme si mais en réalité, rien ne va
Je ne suis pas sûre que ce collège soit si calme que cela. Les incidents se multiplient ces derniers temps (attaques au couteau, nombreuses bagarres et autres agressions à l’abord et dans l’établissement…) même si la presse n’en parle pas toujours.
Ce qui en fait un des collèges les plus violents de Guyane et paradoxalement, le seul qui ne soit pas en REP +.
Je pense que les parents doivent se mobiliser pour que cela change. Leurs enfants ont également le droit à la sécurité.
Il vaut mieux prévenir un drame que le constater.
Car au vu de la dynamique actuelle, dans cet établissement, le pire est malheureusement une certitude.