Lova Jah : « La tradition est mon point d’ancrage »

Lova Jah : « La tradition est mon point d’ancrage »

Propos recueillis par Pierre ROSSOVICH /Photos : Salomon H. GARCIA

Trois ans après Oroyo , Lova Jah présente An mo latchò-oko , un album six titres, sorti en auto-production. Interview.

Ce nouvel album est né d’une rencontre entre vous et la chanteuse Saïna Manotte
Disons qu’il me manquait un élément pour pouvoir réaliser mon second album et ce fut Saïna. J’ai kiffé la couleur de sa musique, et j’ai voulu marier ça avec ce que j’ai fait en premier lieu avec Oroyo. Je leur ai expliqué, à elle et son fiancé Maxime, ce que je recherchais. Et ils l’ont vraiment compris. Je vous promets que je suis le premier surpris du résultat. Agréablement surpris ! Je remercie encore Saïna, Benjamin et Maxime.

Dans le titre Ya foy vous dénoncez pas mal de choses sur la société guyanaise
Je dénonce les gens qui vivent dans des stéréotypes, bornés à un point où on ne peut pas les faire changer d’avis. Je pratique la pensée selon laquelle « l’habit ne fait pas le moine ». J’aime bien changer de look pour brouiller les pistes et me détacher de ce que les gens pourraient penser de ma personne réelle. Ce que j’aimerai qui les intéressent en vérité, c’est ce que je chante. « Ya foy » veut dire « Y’a rien », c’est un mot ivoirien. Donc, c’est déjà un rattachement à l’Afrique pour montrer que nous sommes tous originaires d’Afrique, blanc, noir, chinois. Ce n’est pas moi qui le dis, c’est prouvé, je ne fais que le relater. À côté de ça, le sens du message est aussi le suivant : vu qu’on sait déjà qu’il n’y a rien, il serait peut-être temps que l’on fasse quelque chose. Je m’adresse aussi aux politiciens : que l’on n’attende pas forcément le carnaval pour donner à tout le monde à manger.

Lova Jah, sa compagne et les enfants de celle-ci.

Lova Jah : An mo latchô-oko, produit par MHK Prod, disponible en téléchargement légal sur internet ou en cd chez Sun Studio.

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