Karaïb 3D, cap sur la visière antivirus

Karaïb 3D, cap sur la visière antivirus

Éric Hersilie-Héloïse
William Caster et Estelle Hilaire de Karaïb 3D.
William Caster et Estelle Hilaire de Karaïb 3D.

Après deux ans d’existence, cette TPE de fabrication numérique spécialisée dans l’impression en 3 dimensions a su prendre le train en marche, en proposant une solution complémentaire aux masques de protection textiles antivirus.

« Au début de la pandémie, nous avions même fermé l’entreprise à l’accueil du public », se souvient Estelle. Autant dire que le moral n’était pas au beau fixe ! Mais chez Estelle et William, comme pour la plupart des geeks (passionnés par un ou plusieurs domaines précis de la technologie ou de l’informatique), le numérique est une passion. Ils l'entretiennent à leurs « heures perdues » en se tenant informés des dernières innovations du secteur.
« Quand nous avons vu que les visières fabriquées par les imprimeurs 3D dans le monde entier répondaient aux besoins des soignants (voir vidéo en bas de l'article), nous avons su que nous tenions le bon bout : être utiles à notre pays et faire tourner l’entreprise. »
Ils contactent quelques entreprises, comme Bureau Vallée ou SCLM-Papeterie Discount pour les rhodoïds (feuilles transparentes), et sont approchés par le Crédit Agricole, en vue d’un partenariat. Réponses positives, mais encore insuffisantes budgétairement parlant. Alors, ils amorcent un crowdfunding et se lancent dans la bataille.

Estelle et William peuvent produire « jusqu'à 200 visières par jour ».
La visière, un accessoire de protection
Le succès est immédiat, en cette période anxiogène de pénurie de masques et de gants. En outre, le design de la visière est à mi-chemin entre celle du motard et celle du jardinier. En plus, ça ne coûte que 15 euros et est réutilisable durant des mois !
« Aujourd’hui, notre atelier tourne à plein régime. Nous arrivons à produire un peu plus de deux cents visières par jour, explique Estelle. Plus de la moitié est fournie gratuitement aux hôpitaux et aux professionnels de santé. Les commandes se font par mail (contact@karaib3d.com) ; soit 15 euros, durant la période de confinement, c’est-à-dire le prix de revient. » Et après ?
Après, c’est la réalisation de l’adage « un mal pour un bien ». Car à la faveur de la crise, des entreprises non hospitalières ont fait appel à la TPE… et passé commande pour l’après Covid-19.
« En fait, conclut Estelle, notre environnement économique a découvert l’intérêt quotidien de l’impression 3D avec la pandémie. Lors du déconfinement, nous allons maintenir notre activité de fabrication de visières, car désormais il s’agit d’un accessoire de protection pratique, durable et confortable. »

L’atelier de production.

Comment on fait ?
La base de la visière est fabriquée à partir de PLA (acide polylactique — principalement composé d’amidon de maïs ou de betterave) et le masque-visière est constitué d’une feuille transparente que vous pouvez vous procurer dans vos papeteries habituelles.
  

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