Santé : les services de proximité s'améliorent

Santé : les services de proximité s'améliorent

A. S.-M.
En 2014, le centre de santé de Taluen a été équipé de panneaux solaires (photos d'archives)
En 2014, le centre de santé de Taluen a été équipé de panneaux solaires (photos d'archives)

À l'occasion du 5e conseil du pôle « centres délocalisés de prévention et de soins » , le centre hospitalier de Cayenne a fait le point sur ses projets en matière politique de santé de proximité.

LA SITUATION ACTUELLE
- 18 centres délocalisés de prévention et de soins (CDPS), plus couramment appelés centres de santé, dépendent du centre hospitalier Andrée-Rosemon de Cayenne (Char).
- 22 médecins et près d'une centaine d'autres professionnels de santé y travaillent.
- En 2013, 167 255 consultations y ont été réalisées.
- Le budget total alloué à ces centres est de 14 millions d'euros, pour 2014.
- En plus des CDPS, des consultations avancées sont réalisées depuis de nombreuses années en pays Wayana, à Elahé et Cayodé. En 2014, quatre nouveaux sites de consultation ont été mis en place. Trois sur le Maroni, à Mofina (avril), Apagui (avril) et Loca (septembre), et un sur l'Oyapock à Trois Palétuviers (novembre).
CONSTRUCTIONS ET MODERNISATION
Cette année, 100 000 euros ont été investis pour la modernisation des centres de santé. Le matériel médical a notamment été complété dans certains centres et les CDPS de Trois-Sauts et de Taluen ont été équipés d'installations solaires. 2015 devrait voir le lancement des travaux de reconstruction du centre de Grand-Santi.
À Maripasoula, c'est un immeuble d'habitations qui devrait être lancé pour le logement du personnel médical. À moyen terme, le directeur de l'hôpital, Dominique Delpech, ambitionne de faire du centre de Maripasoula « un petit hôpital local » . Il ajoute que « Saint-Georges et Apatou suivent la même trajectoire » .
PLUS PROCHE DES PATIENTS
Un des grands objectifs affiché par le Char pour les prochaines années est d'éviter au maximum le déplacement des patients. Dominique Delpech annonce donc le développement de la formation des médecins d'urgence et l'aménagement des salles d'urgence dans les centres de santé. Sur le Bas-Maroni, une convention devrait être signée avec le centre hospitalier de l'Ouest guyanais (Chog) de Saint-Laurent. Elle favorisera l'envoi dans les CDPS de spécialistes du Chog amenés à revoir les mêmes patients lors d'hospitalisations à Saint-Laurent. Enfin, sur le littoral, un « bus santé » va tourner entre Iracoubo et Saut-Sabbat dès le 8 janvier en partenariat avec la Croix-Rouge.
MEILLEUR ACCUEIL À CAYENNE
Certaines hospitalisations au Char étant inévitables, une réflexion est menée sur l'accueil des patients venus des communes isolées. Un projet d'hébergement est à l'étude en partenariat avec la Croix-Rouge. Situé à proximité de l'hôpital, il pourrait accueillir des personnes avant comme après leur hospitalisation. Par exemple, un patient sorti de l'hôpital en attendant son retour chez lui ou une femme enceinte venue de l'intérieur en attendant son hospitalisation. Il accueillera aussi des accompagnateurs comme le parent d'un enfant hospitalisé.
Le centre de santé de Maripasoula est destiné à devenir « un petit hôpital local » , selon Dominique Delpech, directeur du CHC (centre hospitalier de Cayenne). (photos d'archives)
Le centre de santé de Maripasoula est destiné à devenir « un petit hôpital local » , selon Dominique Delpech, directeur du CHC (centre hospitalier de Cayenne). (photos d'archives)
La télé-médecine se heurte au bas débit
Début 2011, la télé-échographie était testée entre le centre hospitalier de Cayenne et le centre de santé de Maripasoula. Avec ce procédé, un médecin basé à Cayenne pouvait examiner à distance une patiente sur le Maroni, en s'appuyant sur un opérateur sur place. Grâce à une bonne connexion internet, le médecin pouvait suivre l'examen en direct sur son écran et donner ses consignes à l'opérateur. « Cette technique permet d'avoir les mêmes résultats qu'une échographie classique dans 80% des cas et permet d'avoir un meilleur suivi des grossesses dans les communes isolées » , se réjouissait alors le docteur Thierry Le Guen, responsable de l'unité de télé-médecine au Char. Jugée à la fois sûre et économique, cette technique était destinée à être rapidement développée.
Pourtant, près de quatre ans plus tard, elle est restée au stade de l'expérimentation. « Nous avons des soucis de connexion internet » , déplore le docteur Muriel Ville, chef de pôle et médecin coordonnateur des CDPS. « Nous avons de toute façon de gros problèmes pour communiquer avec les centres de santé par internet. » À ce jour, seul le centre de Maripasoula est équipé, mais avec des résultats dépendants du débit disponible. « Des essais sont prévus à Apatou, mais on attend un meilleur débit » , ajoute le docteur Ville. Un appel d'offre a été lancé par l'hôpital.
Testée en 2011, la télé-échographie est toujours confrontée au problème du bas débit internet (photo d'archives)
Testée en 2011, la télé-échographie est toujours confrontée au problème du bas débit internet (photo d'archives)

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