Quelques grincements de dents aux Assises du tourisme
RENCONTRE

Quelques grincements de dents aux Assises du tourisme

G. Gallion
Les représentants du Groupement des hôteliers et investisseurs d'outre-mer, Yan Monplaisir et Benoît Le Cesne en tête, ont tenu a exprimer leur mécontentement en arborant un tee-shirt barré du slogan : « Toujours des réunions et toujours Rien! » . (Wilfrid Téreau/France-Antilles)
Les représentants du Groupement des hôteliers et investisseurs d'outre-mer, Yan Monplaisir et Benoît Le Cesne en tête, ont tenu a exprimer leur mécontentement en arborant un tee-shirt barré du slogan : « Toujours des réunions et toujours Rien! » . (Wilfrid Téreau/France-Antilles)

Organisées sous l'égide du gouvernement, les Assises du tourisme qui se sont tenues hier à la préfecture n'ont pas enthousiasmé tous les professionnels du secteur. Le Groupement des hôteliers et investisseurs d'Outre-mer (GHIDOM) a manifesté sa lassitude des réunions sans aboutissement à ses yeux.

Ce devait être l'occasion pour les acteurs du tourisme, le conseil régional et les services de l'État de dresser quelques perspectives sur le moyen terme. Mais comment passer sous silence le rapport de la cour de comptes fustigeant les politiques touristiques en Outre-mer publié la semaine dernière ?
Laurent Prévost, préfet de la Martinique, se devait alors de rappeler, dans un premier temps, l'objectif de ces Assises. Il s'agit « d'élaborer un programme d'actions concrètes pour que la France reste la première destination mondiale et renforce son attractivité » soulignait le représentant de l'État. Ce qui ne l'empêchait de faire une piqûre de rappel sur les faiblesses et difficultés énumérés dans le rapport de la cour des comptes. « Tout autant que les problématiques, les perspectives et les défis ont été, là aussi, parfaitement identifiés » précisait alors le préfet.
Ce que la présidente du Comité Martiniquais du Tourisme (CMT), Karine Roy-Camille, n'allait pas manquer de relever, à sa manière : « Ces Assises donnent l'opportunité à notre région d'exprimer ses attentes et de démontrer, puisque cela n'est pas compris de tous dans certaines sphères, que le tourisme à la Martinique est porté par tous : professionnels, politiques et par la Population. »
N'aurait-elle alors volontairement pas entendu le reproche formulé par le préfet sur le manque d'implication des professionnels à la préparation des Assises ? « Seulement 31 contributions des professionnels ont été enregistrées » déplorait-il.
LA GROGNE DES HÔTELIERS
L'échange à fleurets mouchetés n'allait pas se poursuivre bien longtemps, surtout avec les responsables du GHI-DOM, le Groupement des hôteliers et investisseurs d'outre-mer. Yan Monplaisir en tête, ses membres ont revêtu un tee-shirt au slogan sans équivoque : « Toujours des réunions et toujours Rien! » Mouvement d'humeur ou intention de saboter les Assises ? « Nous avons 8 hôtels qui ont fermé depuis 10 ans. Tous les colloques, forums, et autres rencontres officielles dressent le même bilan et les mêmes perspectives. Mais les vraies solutions ne sont guère prises en compte » explique Yan Monplaisir.
Ce qui devrait se décliner, à leurs yeux, par une réelle relance de la rentabilité hôtelière. « Nous avons des coûts importants et des dettes sociales et fiscales. Or, sans rentabilité, nous ne pourrons pas faire face à ces charges et dettes. C'est par là qu'il faut commencer. Nous l'avons déjà dit, écrit, souligné. Toujours rien! » soulignait le chef d'entreprise.
Malgré tout, le dialogue ne fut pas rompu. Le préfet avait préalablement listé quelques phases par lesquelles la relance de l'activité pouvait être envisagée. « Restructuration financière et de mise à niveau des installations hôtelières qui semblent être une condition première de relance du secteur touristique ; une meilleure coopération et coordination entre acteurs publics et privés et d'un meilleur accompagnement des entreprises. » Karine Roy-Camille, alors en position de conciliation, ne manquait pas l'opportunité de reprendre la balle au bond pour affirmer : « Les Assises du tourisme doivent être considérées comme une opportunité de pouvoir positionner les spécificités martiniquaises dans ce projet national visant à dynamiser le tourisme et renforcer l'attractivité des territoires » .
Restait alors à chacun à voir comment appréhender « cette opportunité » .
Les hôteliers ont préféré faire le choix de la remise symbolique du rapport des propositions des conférences économiques et sociales des Outre-mers. Un rapport déjà sur le bureau du gouvernement depuis l'an dernier.
Acteurs du tourisme, conseil régional et services de l'État se sont retrouvés afin de dresser quelques perspectives sur le moyen terme. (Wilfrid Téreau/France-Antilles)
Acteurs du tourisme, conseil régional et services de l'État se sont retrouvés afin de dresser quelques perspectives sur le moyen terme. (Wilfrid Téreau/France-Antilles)

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