Claire-Emmanuelle Laguerre : « Nous serons autonomes grâce à nos capacités de résilience »
GRAND ENTRETIEN

Claire-Emmanuelle Laguerre : « Nous serons autonomes grâce à nos capacités de résilience »

Propos recueillis par Rudy Rabathaly
(Photo Wilfrid Téreau/France-Antilles)
(Photo Wilfrid Téreau/France-Antilles)

Docteur en neurosciences et enseignant-chercheur associé (récemment qualifiée maître de conférence en psychologie), psychologue clinicienne et expert psychologue près de la Cour d'appel de Fort-de-France. Auteure de l'ouvrage « Evénements traumatiques à la Martinique, les vivre et les surmonter » aux éditions L'Harmattan.

En quoi la société martiniquaise est un terrain de recherche intéressant pour les neurosciences et la psychologie clinique d'une manière générale ?
Dans ma pratique et mes analyses scientifiques, j'utilise une approche intégrative. J'associe différents concepts et différentes méthodes complémentaires et non contradictoires m'offrant alors une meilleure compréhension des mécanismes et des phénomènes rencontrés à la Martinique notamment les problèmes d'addiction, de délinquance ou encore les traumatismes.
Vous avez travaillé sur les transmissions du traumatisme notamment autour des conduites addictives. Mais avant cela, comment répertorier et analyser nos traumatismes ?
Certains de mes travaux portent sur la transmission transgénérationnelle. Il s'agissait pour moi de vérifier s'il y avait des répétitions de certains phénomènes d'une génération à l'autre. Je pense aux conduites addictives certes mais également aux maladies graves, aux difficultés sociales et aux troubles psychopathologiques. Aussi, je suis remontée sur trois générations et ai observé les phénomènes qui se répétaient à partir d'un outil appelé le génogramme. Il a été mis en évidence que les problèmes familiaux tels que les conflits familiaux, la dépression ou encore le décès, agissaient sur l'axe transgénérationnel, c'est-à-dire de parents à enfants mais également sur l'axe intergénérationnel c'est-à-dire entre frères et soeurs. Ce qui a été marquant dans ces résultats sur la transmission, c'est qu'en 2012, date de l'étude en question, la figure maternelle aussi bien celle de la mère que de la grand-mère, restait surinvestie, là où la figure paternelle restait absente. L'analyse qu'il en...

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