Interception de trois tapouilles et de 19 tonnes de poissons
FAITS DIVERS

Interception de trois tapouilles et de 19 tonnes de poissons

Gaëtan TRINGHAM (g.tringham@agmedias.fr)
Le Atun Pescados, bateau clandestin dérouté au port du Larivot
Le Atun Pescados, bateau clandestin dérouté au port du Larivot • SERVICES DE L'ETAT EN GUYANE

Lors d'une opération de lutte contre la pêche illégale, 19 tonnes de poissons et 175 kg de vessies natatoires ont été saisies sur trois embarcations brésiliennes. Ces interceptions interviennent dans un contexte où la pression de l'activité clandestine a été mise en avant.

 Comme souvent après que le sujet de la pression de la pêche clandestine est mis en avant, les services de l'Etat communiquent sur des interceptions d'embarcations illégales...

La semaine dernière, le fléau des navires clandestins était pointé du doigt par le Réseau tortues marines de Guyane (soit une quinzaine de structures) comme "la cause majeure" du "déclin alarmant" des populations. Par exemple, il était mis en avant que les pontes de tortues luths ont diminué de 97 % en une dizaine d'années. Un cri d'alarme qui faisait lui-même écho à l'omniprésence record des tapouilles constatée par la WWF à la fin du mois de septembre.

Trois embarcations et presque 20 tonnes de poissons
C'est donc aujourd'hui que les services de l'État manifestent leur action. Le dimanche 10 octobre 2022, le patrouilleur "La Confiance" a contrôlé la tapouille brésilienne "Atuns Pesados", avec sept personnes à bord, en action de pêche illégale dans les eaux territoriales françaises, à une dizaine de milles nautiques de la frontière brésilienne.

Ce navire ayant déjà fait l’objet d’un contrôle pour la même infraction le 23 septembre dernier, la direction générale des territoires et de la mer (DGTM) a ordonné le déroutement du navire vers le port du Larivot, où les membres d'équipage ont été remis à la police aux frontières (PAF) et le capitaine remis à la brigade de gendarmerie maritime pour un placement en garde-à-vue.

Cette opération a également donné lieu à la saisie de près de 2 tonnes de poissons et 25 kg de vessies natatoires. Une requête visant la destruction du navire est en cours de traitement par les autorités.

En parallèle, le patrouilleur "La Résolue" a procédé au contrôle de deux autres navires brésiliens en action de pêche illégale dans la même zone, le "Comte Deus" et le "Leo Pescador 3". Ces embarcations n’ayant jamais été contrôlées auparavant, elles n’ont pas fait l’objet de déroutement. Mais l’ensemble du produit de la pêche présent à bord a été saisi, soit un total de 17 tonnes de poissons et 150 kg de vessies natatoires, ainsi que 15 km de filets.

"Le risque d’être interpellé est faible pour eux"
Comme jugeait Laurent Kelle, responsable du bureau WWF Guyane en septembre dernier, le dispositif de lutte contre la pêche illégale est « insuffisant ». Il est « évident et urgent de repenser les moyens de lutte avec des moyens nautiques légers en zones frontalières, capables de se déployer rapidement. » Autre fait inquiétant constaté lors du dernier survol aérien de l'ONG, les tapouilles se rapprochent du centre littoral de la Guyane. Elles ont été surprises pour la première fois à moins de 20 km du Centre spatial guyanais. « Cela dénote que le risque d’être interpellé est faible pour eux, même aussi loin dans les eaux territoriales françaises », estimait encore Laurent Kelle.

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