Un duo de gauche pour les Anses

Un duo de gauche pour les Anses

Gabriel Gallion

C’est la troisième fois que Daniel Dinal et Eugène Larcher s’affronteront aux municipales. Si le second est maire des Anses d’Arlet depuis 2000, son challenger estime avoir la clé pour gagner une élection qui s’effectuera que sur un seul tour de scrutin.

Est-ce parce que la commune des Anses d'Arlet est réputée pour ses trois anses que Daniel Dinal et Eugène Larcher, le 23 mars prochain, se sont donnés un troisième rendez-vous électoral ? Ce n’est pas pour revendiquer l’héritage du chef caraïbe. Mais les deux hommes, qui se croisent depuis de longues années, entendent en faire un village emblématique de la côte caraïbe. Ils partage néanmoins une sensibilité politique commune : ils sont de gauche. Sans aucune appartenance au même parti, loin de là, mais ils revendiquent une approche similaire de la solidarité, si ce n’est du sens de la chose publique. Deux critères qui les poussent à ne rien négliger à l’approche des élections municipales.
« La persévérance peut toujours. Depuis 2001, la liste de l’alliance arlésienne que je mène est sur une courbe ascendante. Nous avons obtenu un peu plus de 33 % des suffrages en 2008, nettement plus qu’en 2001. J’en déduis que nous pouvons penser sérieusement à la majorité absolue des suffrages en mars prochain » estime Daniel Dinal.

Fiscalité et population
Homme de gauche « pas divers ! mais avec une conviction chevillée au corps », Daniel Dinal entend faire de sa commune natale la collectivité que tous les Arlesiens sont en droit d’attendre. « Il est temps après 25 ans qu’un changement se fasse. Oui, 25 ans car, mon adversaire a été premier adjoint d’Olga Delbois pendant deux mandatures. Maire depuis 13 ans, le compte est bon. Notre commune stagne aujourd’hui » affirme-t-il.
Un propos qu’Eugène Larcher réfute vigoureusement. « Nous avons réalisé nombre de projets, sans grever les finances de la commune. Je rappelle que je n’ai eu que deux mandats de maire. Je ne suis pas un cacique comme d’autres. Et j’ai l’ambition d’inscrire durablement notre commune dans le XXIe siècle. »
Une ambition qu’il entend soutenir en restant sur la posture fiscale qui est la sienne depuis une décennie. « Pas d’augmentation d’impôts » mais en s’appuyant sur les dotations, de l’État, de l’Europe, de la communauté d’agglomération et de la Région. Autant de contributeurs qui aident la commune à rester dans une enveloppe limitée à 10 %. Ce que son concurrent ne voit pas du même œil. « Je rappelle que la population des Anses d’Arlet n’a augmenté que de 10% en quarante ans. De ce fait, la base fiscale est insuffisante. Il faut utiliser le potentiel existant, par exemple en terme de foncier pour satisfaire la demande. »
développement économique et logement
Un argument que le maire sortant contre sans sourciller en mettant en avant la somme des projets réalisés. « Oui, nous avons plus de 50 ha de foncier en réserve. Mais ce sont 21 millions d’euros qui ont été investis sur la commune. Et ceci en 6 ans. Et nous continuerons à investir. Nous avons de quoi faire plus et mieux. »
Argument contre argument, les deux hommes mettent en avant leur différence, tant sur la vision de l’avenir de la commune que sur leur détermination à se préoccuper du bien-être de la population. « Le désenclavement de la commune est aujourd’hui une nécessité. Je pense au TSCP qui, dans un programme d’avenir devra être accessible aux Arlesiens. Il faut repenser l’environnement du logement social, c’est-à-dire offrir aux jeunes l’espace suffisant pour que le sport et d’autres loisirs leur soient aisément praticables. On ne peut s’occuper de l’avenir de la commune qu’en étant proche des préoccupations de la population » détaille Daniel Dinal.
Pour Eugène Larcher, le développement économique de la commune est le dénominateur commun de son avenir. « Sans développement économique à taille humaine, comment aider la population, les jeunes notamment ? C’est sur ce lien que je veux mener la prochaine mandature ».
Deux hommes et un même objectif. rien d’extraordinaire en cette période électorale. Mais deux candidats ayant en commun une certaine idée de la mer. C’est donc sur leur talent à aller à la pêche aux voix, que la bataille des Anses livrera son verdict.


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