Les Guadeloupéens gardent de vous l'image
du représentant de l'Etat, de l'Etat donc, qui quitte la table des
négociations, face à un LKP devenu soudain tout puissant devant les
télévisions... Quel a été votre sentiment à ce moment-là ? Pourquoi
ce départ ? N'était-ce pas une erreur ?
Ce n'était pas un erreur. Il fallait mettre
un terme à une situation qui n'était plus tolérable pour l'Etat. A
savoir être mis en accusation sous le feu des caméras. J'ai dit à
plusieurs reprises que nous étions en discussions et que l'Etat
n'intervenait pas devant une sorte de tribunal public. C'était une
volonté manifeste, qui a été mise en oeuvre, à l'issue d'une
attaque virulente contre le représentant de l'Etat. On ne marquait
plus au regard du représentant de l'Etat la considération
nécessaire. J'ai reçu, à la suite de cet acte, des messages
d'encouragement, de soutien, qui m'ont conforté dans le bien-fondé
de ce geste qui n'a pas mis un terme aux négociations. Celles-ci
ont été relancées dans un cadre plus restreint, plus professionnel.
Plus efficace.
Vous vous êtes réfugié dans la Préfecture,
c'est du moins l'impression que les Guadeloupéens ont eue jusqu'à
l'arrivée d'Yves Jégo, recevant des responsables économiques en
ateliers. Ne pensez-vous pas que c'était une maladresse, rien
n'étant ressorti officiellement de ces rencontres hors LKP ?
A la suite de la présentation globale de la
plate-forme du LKP, il fallait se retrouver en ateliers plus
restreints et plus spécialisés...