Alors que la grève générale lancée le 20
janvier en Guadeloupe entre aujourd'hui dans sa cinquième semaine,
des militants ont coupé au petit matin routes et ponts en neuf
points, entassant palettes, branchages et cocotiers sur des axes
stratégiques. Des forces de l'ordre ont été immédiatement
dépêchées, démantelant les barrages que les manifestants
remontaient un peu plus loin.
Une cinquantaine de personnes ont été
interpellées, selon le procureur Jean-Michel Prêtre. Elles ont été
gardées à vues plusieurs heures avant d'être relâchées. Pour une
quarantaine, il n'y a eu qu'un contrôle d'identité. Mais dix
manifestants ont été convoqués devant la justice en juin pour
notamment « entrave à la circulation » et violences avec
armes.
Ces 10 militants avaient été retenus au
commissariat de Pointe-à-Pitre, devant lequel s'étaient massées des
centaines de personnes, scandant leur soutien au son de tambours.
Selon la préfecture, il n'y a eu aucun tir de grenades
lacrymogènes, mais des grévistes se sont plaint de violences. Un
responsable du collectif de grève LKP, Alex Lollia, a eu un arrêt
de travail de cinq jours après des échauffourées à un barrage
dégagé par la police.
Des anti-grèvistes dans la rue
aujourd'hui
« Les CRS sont arrivés en masse, ils ont
commencé à nous frapper et à lancer des gaz lacrymogènes. C'était
excessivement violent » , a accusé le syndicaliste, affirmant avoir
entendu des insultes racistes. Jeudi, Elie Domota, leader du
collectif, avait averti : « si quelqu'un blesse un membre du LKP ou
un manifestant guadeloupéen, il y aura des morts » . En métropole,
le Premier ministre François Fillon a jugé que les barrages
routiers ne constituaient pas des...