Mercredi 4 novembre, 15h40. Retour de
vacances de la Toussaint oblige, le vol AF 620 est bondé. Le Boeing
777 a déjà une demi-heure de retard sur son horaire quand il se
présente pour atterrir, après une procédure normale d'approche.
Mais brusquement, le régime des moteurs change.
« On était dans la dernière phase de la
descente. Je voyais la Rivière salée et le train d'atterrissage
était sorti. Mais brutalement, alors que la piste approchait, le
pilote a remis les gaz, l'appareil a accéléré à fond et a
rapidement pris de la hauteur. » Catherine fait partie de ces
personnes qui ont la phobie de l'avion et qui, durant tout le vol,
traquent la moindre anomalie, la moindre raison d'inquiétude. Au
moment des décollages et atterrissages, ces passagers sont
particulièrement en éveil : « Dans 80% des cas, c'est lors de ces
phases qu'interviennent les accidents. Mais là, j'étais plus en
colère que terrifiée. Le vol s'était bien passé : peu de retard,
pratiquement pas de turbulences... Et, au dernier moment... »
« Sa voix était altérée »
Sur le coup, la plupart des passagers ne
semblent pas réaliser que la manoeuvre est inhabituelle. « Il s'est
bien passé trois minutes,...