« Plus aucune arme n'est saisie en Martinique sans rechercher sa provenance »

« Plus aucune arme n'est saisie en Martinique sans rechercher sa provenance »

Propos recueillis par Rodolphe Lamy

L'un a la charge du maintien de l'ordre et de la sécurité publique, l'autre de l'action répressive et judiciaire. Ensemble, sans minorer leur inquiétude face à la prolifération des armes, Franck Robine, préfet de Martinique, et Renaud Gaudeul, procureur de la République, évoquent les actions concertées mises en place, les failles et la prise en compte de ce dossier sensible.

21 homicides depuis le début de l'année, dont 17 commis par arme à feu, plus d'une soixantaine de tentatives par armes à feu (Ndrl : encore deux ce week-end) : la circulation et l'usage des armes sont-ils devenus un phénomène incontrôlable à la Martinique ?

Franck Robine : Les chiffres sont très importants et très préoccupants, c'est une réalité. En même temps, ces dernières années, le nombre d'homicides était également très élevé (lire par ailleurs). Ce qui place la Martinique parmi les premiers départements français. Quelque part, je suis un peu surpris qu'il n'y ait pas eu de réelle prise de conscience de cette préoccupation plus tôt. Sur la tendance générale, nous observons une délinquance moyenne mais extrêmement violente. En 2019, les chiffres sont plus élevés que lors des années précédentes avec une importance des règlements de comptes.

A quoi est-ce dû selon vous ?

Franck Robine : Cette évolution nouvelle peut découler de l'importance des trafics, et notamment des trafics de drogue. Les délinquants utilisent une arme, aujourd'hui, pour assurer leur trafic. En 2017 et début 2018, le nombre d'homicides a été peu élevé. En réalité, on observe une remontée de la situation dans les derniers mois de 2018 et cela s'est poursuivi en 2019, sur fonds de règlements de comptes. Nous avons immédiatement alerté...

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