Karla-Marie, toujours plus vite, toujours plus loin
TRINITÉ

Karla-Marie, toujours plus vite, toujours plus loin

J.-P. V.
Lancer le disque requiert une grande maîtrise technique. Son prochain objectif ? Décrocher le titre de championne de France junior.
Lancer le disque requiert une grande maîtrise technique. Son prochain objectif ? Décrocher le titre de championne de France junior. • JPV

Née dans le département du Var de parents Trinitéens, Karla-Marie Polan excelle dans le lancer du disque. La jeune sportive vient de passer un mois de vacances à Trinité. Nous l’avons rencontrée juste avant qu’elle ne reprenne l’avion pour la métropole. Portrait d’une graine de championne.

Avec un lancer du disque à 33, 32 m aux championnats de France d’athlétisme 2021 qui viennent de se tenir au mois de juillet, Karla-Marie Polan, 16 ans, cadette, sait qu'une grande partie de sa carrière d'athlète sera consacrée à cette discipline. Elle est la seule, dans sa catégorie, à avoir battu son record personnel. En août 2020 ses premiers lancers plafonnaient à 20 m, un an après, elle est classée 9e dans sa catégorie au plan national. Exceptionnel !

Pourtant avec un tempérament de gagneuse dans les sports de combat (championne de judo minime du département du Var) et une morphologie de sprinteuse (1, 70 m, 67 kg ), sa voie semblait toute tracée pour le sprint. Mais il y a un an, elle a entrepris de s'essayer au lancer du disque à côté de ses séances d’entraînement. Cela lui a plu et elle a décidé d’en faire sa discipline phare : « Quand on commence l’athlétisme, on essaye un peu tous les sports : certains font de la perche, d’autres de la hauteur, du poids, du marteau, etc. J’ai testé le disque et cela m’a beaucoup plu, d’autant que j’ai été vivement encouragée par mes proches et par mon entourage. C’était un départ de zéro, j’avais très peur de ne pas réussir, de me bloquer et d’arrêter tout ce que je faisais auparavant dont le 50 m. J’allais passer sur 100 m en tant que cadette. Mais mes résultats ont été plutôt bons, et du coup j’ai opté pour le lancer du disque. »

Vitesse et explosivité

Durant ses entraînements, la jeune fille continue néanmoins à faire beaucoup de sprint, pour s'améliorer. « En effet, je suis un très fin gabarit pour cette discipline dans laquelle les femmes sont relativement musclées, reconnaît Karla-Marie Polan, qui doit donc mettre l’accent sur la vitesse et l'explosivité pour compenser le manque de force. « Côté physique, je me range dans la catégorie de Valérie Allman, championne olympique américaine du disque aux derniers Jeux olympiques au Japon. »

La passion pour le disque est désormais bien présente.Venue en vacances pour un mois, avec ses parents originaires de la Trinité, la jeune fille avoue que c’est la première fois qu’elle éprouve ce besoin de pratiquer sa discipline : « Je n’avais jamais ressenti cela avant. Cela fait un mois que je suis là et cela me manque. Je regarde beaucoup de vidéos. Les JO ne m'ont pas encouragée. Je vois les filles qui lancent, mais je ne peux pas lancer, je ne peux pas m’entraîner... Je crois que c’est la première fois que cela m’arrive pour un sport. » Le lancer du disque c’est d’abord un travail technique intense pour mémoriser le mouvement, pour apprendre à bien lancer. Il faut tout maîtriser : le placement des pieds, les petites rotations, la volte (rotation d’un tour et demi), le lancer…

Cap sur les 36 mètres

Karla-Marie a déjà ses références dans ce domaine, comme la championne de France Mélina Robert Michon. Sa favorite aux JO de Tokyo était Valérie Allman : « Je trouve incroyable qu’elle arrive à changer les codes des corps en athlétisme au niveau du disque. Jusque-là on était plutôt en présence de femmes balaises avec de la masse musculaire. Elle, elle est explosive mais avec beaucoup de grâce je trouve. C’est vraiment un exemple pour moi. » Autre modèle pour la jeune athlète, le slovène Kristjan ?eh, qui a terminé 5e aux JO. Elle est admirative de « sa vitesse », un élément majeur pour elle.

Cette année, une grosse préparation physique l’attend. « Pour la prochaine saison, mon but est de dépasser les 36 m dès l’hiver. Je suis prête à tout pour y parvenir. »

En 2024, Karla-Marie aura 19 ans. Trop jeune pour participer aux JO de Paris ? « Y aller serait exceptionnel pour moi. Si j'y vais, je ne chercherai même pas de médaille... Par contre ce serait l’occasion de me préparer pour les prochains JO, analyser, etc. »

Son prochain objectif ? Décrocher le titre de championne de France junior. Souhaitons-lui le meilleur pour l’avenir et surtout de faire vibrer toute la Trinité, terre de sportifs, sur les traces de son père Thierry Polan dit « Ti Pépé », qui a fait le bonheur de l’équipe de football « La Gauloise » et de la sélection de la Martinique durant de belles années.

Karla-Maria marche sur les traces de son père Thierry Polan dit « Ti Pépé » qui fit le bonheur de l’équipe de football La Gauloise et de la sélection de Martinique.


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