Fermeture imminente pour la compagnie caribéenne Liat ?

Fermeture imminente pour la compagnie caribéenne Liat ?

Courrier Caribéen (France-Antilles)

Le feuilleton de la Liat se poursuit. Malgré les efforts des pilotes de réduire de 6 % leur salaire - et non de 10 % comme réclamé -, la compagnie aérienne est toujours à cours d'argent. L'option de fermeture définitive est de plus en plus plausible.

La Liat vit-elle ses derniers jours ? Le président des pays actionnaires de la Liat et Premier ministre de Saint-Vincent-et-les-Grenadines, Ralph Gonsalves a exprimé sa crainte que la fermeture du transporteur régional Liat ne soit imminente. La plupart des pays utilisant la compagnie restent muets à la demande du transporteur d'obtenir 5,4 millions de dollars américains pour assurer sa survie.
Le Premier ministre de Saint-Vincent a déclaré que la Grenade est le seul gouvernement à avoir accédé à la demande de la Liat en y injectant environ un million de dollars. «?Le Premier ministre Keith Mitchell a injecté environ 1 million de dollars dans les fonds d'urgence, car il souhaite voir la Liat continuer à voler?», a annoncé Ralph Gonsalves sur les ondes d'une radio locale. Selon ce dernier, le manque d’apport financier des autres pays actionnaires conduirait à une fermeture imminente de la compagnie aérienne. Il a ajouté que la Liat comptait 10 appareils, dont sept loués et trois appartenant à la Banque de développement des Caraïbes (CDB), basée à la Barbade.

Les gouvernements font la sourde oreille
Une décision devra bientôt être prise. « Nous devrons probablement demander à la CDB de vendre ses trois avions et d’en exploiter sept, puis de faire voler d’autres compagnies plus petites, sur de plus courtes distances, plutôt que d’obliger la Liat à voler jusqu'à Trinidad, pour essayer de rentabiliser. Malgré cela ce n'est pas économiquement viable », a-t-il fait remarquer. «?Les gouvernements n'ont toujours pas réagi. Si vous me demandez ce qui va probablement se passer il y aura une restructuration transitoire menant à la fermeture de la Liat?», a poursuivi le Premier ministre de Saint-Vincent.
Ralph Gonsalves a souligné qu'une nouvelle compagnie aérienne devrait être la prochaine option si la Liat rendait son tablier. Cependant, il a indiqué que cela aurait des conséquences en termes de pertes d'emplois. « Nous voulions une réduction globale des salaires des pilotes de 10 %, mais nous ne l'obtenons pas et les pilotes ont convenu d'une réduction de 6 % de leur salaire de base, ce qui ne change pas grand chose à l'affaire. Notre seule option ce serait de créer une nouvelle compagnie aérienne et d'embaucher de nouvelles personnes sur contrat spécifique, mais je ne peux pas garantir qu’il n’y aura pas de casse?», a expliqué Ralph Gonsalves.
«?Je ne pense pas que les employés saisissent parfaitement ce qui se passe?», a-t-il conclu dépité.
Une telle décision aurait de fortes répercussions dans toute la région Caraïbe.
Le Premier ministre de Barbade à la recherche de fonds
Alors que l’avenir de la Liat, la compagnie aérienne régionale, est incertain, le Premier ministre de Barbade, Mia Mottley, a laissé entendre qu'elle avait entamé des discussions avec la Banque européenne d'investissement (BEI) pour un éventuel financement dans le «?secteur des transports?» régional. Tout en décidant de ne pas donner davantage de détails, Mia Mottley a déclaré avoir rencontré le vice-président de la BEI, Alexander Stubb, soulignant que l'institution financière avait déjà aidé la Barbade dans le secteur de l'eau et qu'elle était disposée à participer à des projets régionaux, comme celui du financement des transports, et pourquoi pas aider la compagnie aérienne.
Trois options pour résoudre le problème Liat
Il y a deux ans, Ralph Gonsalves avait déclaré que les États membres de la Caricom avaient collaboré avec la Banque de développement de la Caraïbe pour organiser une consultation sur la Liat.
Les problèmes rencontrés par la compagnie aérienne avaient été diagnostiqués et trois options avaient été avancées comme mesures à prendre pour résoudre le problème.
La première option consistait en un projet de restructuration de la compagnie aérienne, selon lequel « les pays desservis par Liat doivent participer, les salariés doivent accepter une réduction de salaire et les autres parties prenantes doivent mettre la main à la pâte ».
La deuxième option consistait à confier complètement le transport aérien au secteur privé.
La troisième option suggérait la fermeture et le redémarrage à zéro.
« Même si on dépose le bilan je crains que ce soit une option de plus en plus réaliste, il faudra gérer la période de transition et nous avons besoin de ressources », explique Ralph Gonsalves.
 


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