On a l'impression que vous avez écrit ce livre
d'une seule traite...
Ah non je ne l'ai pas écrit d'une seule
traite. Au contraire, je l'ai écrit sur une période de temps assez
longue, maintenant je peux comprendre que ça donne cette
impression... J'avais à cœur de faire ce travail en étant un
apprenti romancier, mais en étant journaliste surtout ! Mais c'est
vrai que le chapitrage que j'avais choisi à l'origine se faisait
sous forme de chants, un peu à la manière des rhapsodes
grecs...
Votre héros s'appelle Gabriel. Comment est-il
né ?
C'est un personnage représentatif d'une
certaine jeunesse haïtienne désœuvrée. Gabriel est un peu l'un de
ces jeunes gens qui ont quitté Haïti par centaines de milliers ces
dix dernières années, que ce soit vers le Brésil, vers l'Argentine,
vers le Chili d'où sa rencontre avec le personnage de Consuelo
devant l'ambassade du Brésil à Port-au-Prince... A partir de là, du
moment où il quitte cet espace insupportable et invivable, il va
pouvoir aller à la rencontre de choses absolument différentes et
structurantes et parmi ces choses-là, il y a d'abord l'Afrique
!
Malgré l'exil de votre héros, il y a toujours
une atmosphère caribéenne, même à la gare de Lyon à Paris !
J'ai...