« La honte est un poison de l’âme »
INTERVIEW

« La honte est un poison de l’âme »

Propos recueillis par FXG (agence de presse GHM)

Boris Cyrulnik, le psychiatre, neurologue, éthologue et écrivain, vient animer une conférence, ce samedi au campus de Schoelcher, dont l’objet est « sortir collectivement d’une situation traumatique comme la rémanence de la traite et de l’esclavage ».

Comment faire passer cette problématique de la résilience quand on n’a pas vécu personnellement le drame de l’esclavage comme vous avez pu vivre, jeune enfant juif, la seconde guerre mondiale ?

Ce qui intéresse les Antillais, c’est la résilience comme modèle pour leur société. Plus précisément, comment les travaux sur la résilience peuvent servir à reprendre un nouveau développement après un immense fracas collectif et individuel comme celui de l’esclavage ? Il va s’agir dans un premier temps de donner une définition de la résilience parce que, même si le concept est bien entré dans la culture, il y a encore des contresens. Les gens voudront entendre une définition claire et connaître les critères du processus résiliant parce que ça permet de dire que l’on peut évaluer tous les stades du processus de résilience.

 

Dans votre dernier ouvrage, Sauve toi, la vie t’appelle (Odile Jacob), vous écrivez « le déni protecteur installe dans les âmes une bombe à retardement », c’est un peu ce qui s’est passe aux Antilles avec un silence autoentretenu pendant des années…

Le déni… C’est exactement ça. Le schéma pour réfléchir à la résilience, c’est avant, pendant et après....

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