Quel travail doit-on engager autour des
mémoires liées à l'esclavage ?
La traite négrière qui a été occultée par
l'historiographie occidentale et, d'une certaine manière africaine,
est un événement majeur pour tous ceux qui étaient impliqués dans
cette tragédie, considérée par certains historiens comme la plus
importante que l'humanité ait connue. Ce qui montre la nécessité de
réécrire les livres d'histoire d'abord pour donner un récit
beaucoup plus authentique et plus objectif de ce drame. Il faut
ensuite donner la parole aux victimes et à leurs descendances. Il y
a lieu, aussi, de baliser les lieux de mémoires et les parcours de
la traite négrière et faire en sorte que ces parcours des villages
aux côtes, le long de la mer dans les Amériques et les Antilles
soient reconnus, car ils ont été masqués par les différents
pouvoirs qui ont suivi l'esclavage.
Mais il ne faut pas réduire les lieux de
mémoire à un pur problème de commémoration qui est très importante
certes, car il renvoie à un acte ponctuel et régulier. Mais il faut
leur attribuer une orientation supplémentaire qui est la
dénonciation du racisme, l'une des conséquences de l'esclavage.
Donc les lieux de mémoire doivent être le but de nouvelle
reconquête.
La question de l'enseignement revient très
souvent et c'est l'une des recommandations de la loi Taubira.
Comment intégrer cette dimension institutionnelle ?
L'enseignement est capital, mais il faut
savoir ce que...