Marché de la restauration scolaire : plainte et suspicions
ESPACE SUD

Marché de la restauration scolaire : plainte et suspicions

H. Brival
La concession pour 15 ans attribuant le marché de la restauration dans les écoles du Sud à la société Datex arrive à échéance le 13 janvier 2014. (J-M.E / Archives France Antilles)
La concession pour 15 ans attribuant le marché de la restauration dans les écoles du Sud à la société Datex arrive à échéance le 13 janvier 2014. (J-M.E / Archives France Antilles)

Le groupe Datex, spécialisé dans la fourniture et la livraison de repas pour plusieurs établissements scolaires de l'île, a déposé plainte contre X pour favoritisme. Il dénonce entre autres les conditions d'attribution du marché de restauration dans les collèges du Sud.

(J-M.E / Archives France Antilles)
(J-M.E / Archives France Antilles)
« Je suis contrainte de déposer une plainte pour sauvegarder les intérêts de mes entreprises » , tonne Muriel Palandri, Président directeur général de Datex. (J-M.E / Archives France Antilles)
« Je suis contrainte de déposer une plainte pour sauvegarder les intérêts de mes entreprises » , tonne Muriel Palandri, Président directeur général de Datex. (J-M.E / Archives France Antilles)
En octobre dernier, le Tribunal administratif de Fort-de-France ordonnait la résiliation et l'annulation du marché portant sur la fourniture de repas de neuf collèges du Sud. Un an plus tôt, sous la houlette du collège Georges-Élisabeth de Rivière-Salée, huit autres établissements (Sainte-Luce, Anses-d'Arlet, Diamant, Ducos, Trois-Îlets, Sainte-Anne, Saint-Esprit et Vauclin) constituaient un groupement d'achat pour la fourniture de repas scolaires. Un appel d'offres était donc lancé pour la fabrication de 3 000 repas par jour. Au final, c'est la société Soreserv/Martinique Catering (Servichef) qui était retenue au détriment de Datex, qui avait ce marché depuis 2007. Mais le 10 octobre dernier, la juridiction suivait les observations du rapporteur public. Ce dernier évoquait la parfaite subjectivité de la méthode de désignation. Le tribunal a donc résilié le marché à compter du 1er février 2014, estimant qu'aucune méthode objective de notation n'a été mise en oeuvre par la Commission d'appels d'offres. Un délai permettant d'assurer la continuité du service et de lancer un nouvel appel d'offres.
DATEX DÉPOSE PLAINTE
C'est dans ce contexte que le PDG du Groupe Datex a déposé, hier, une plainte auprès du procureur de la République. « Aujourd'hui je considère que je suis contrainte de déposer une plainte pour sauvegarder les intérêts de mes entreprises » , tonne Muriel Palandri, Président directeur général de Datex.
À charge maintenant pour le parquet de déterminer si les éléments de cette plainte sont recevables et nécessitent l'ouverture d'une enquête.
La détermination du patron de la Datex est manifestement sans faille. Elle n'entend pas être lésée sur le principe d'égalité d'accès des candidats aux marchés et contrats publics. Et ce, sans livrer bataille pour conserver le marché de la restauration dans les écoles du Sud.
UN MARCHÉ DE 10 MILLIONS D'EUROS
Le 13 janvier prochain, la concession qui avait été attribué à la Datex pour 15 ans par la Communauté d'agglomération de l'Espace Sud arrive à échéance. Un marché qui représente 12 000 couverts par jour sur les 12 communes du Sud.
Le 14 janvier 2014, un nouveau délégataire de services publics sera connu. Le candidat qui sera retenu aura ce contrat pour une durée de 6 ans. Un marché qui va représenter un chiffre d'affaires oscillant entre 10 et 12 millions d'euros par an. La procédure engagée dans ce juteux contrat ne respecterait pas toutes les règles en la matière.
C'est du moins le sentiment de la société Datex qui a d'ores et déjà déposé une requête en référé précontractuel devant le tribunal administratif. Il s'agit pour elle de contester la régularité de la procédure de passation de la délégation de service public de la Communauté d'agglomération de l'Espace Sud.
Lundi prochain, 30 décembre, les élus du conseil communautaire vont se réunir à Sainte-Luce, pour valider ou pas la décision de la commission d'appels d'offres.
Quid en janvier ?
Le président de la Communauté d'agglomération de l'espace Sud, Eugène Larcher, informe les parents d'élèves des villes du Sud que les scolaires du premier degré pourront avoir accès au service de la restauration scolaire durant l'intégralité du mois de janvier 2014.
La continuité du service public sera garantie.
Les modalités de paiement des jours de cantine du mois de janvier 2014 seront très prochainement communiquées.
Des syndicats vigilants
Dans un courrier, en date du 12 décembre dernier, adressé à Eugène Larcher, président de la Communauté d'agglomération de l'Espace Sud, et en copie aux élus, des organisations syndicales et des élus du personnel ont tenu à exprimer leur vive inquiétude. Une missive qui intervient sous fond de rumeur, qui laisserait entendre que Servichef aurait été retenu pour la fabrication des repas dans les 12 communes du Sud. Les signataires estiment que cette filiale du Groupe Monplaisir n'a pas les reins solides pour assurer ce contrat. « Il est hors de question que les 104 emplois, dont la pérennité est assurée depuis 15 ans, soient menacés par un choix inconséquent. » Ils disent rester attentifs à la suite des événements. Un dossier qui risque d'être explosif pour certains élus à quelques mois des élections municipales.

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