À Lamentin, le personnel d'un Ehpad se confine avec ses résidents jusqu'à nouvel ordre
C'est une histoire de solidarité, guidée par un mot d'ordre : éviter tout contact avec l'extérieur pour protéger les résidents et éviter la contagion et les éventuels décès dus au Covid-19. Une équipe de l'association Bel-Âge, qui gère Le Paradis des Aînés, un Etablissement d'hébergement de personnes âgées dépendantes (Ehpad) de Lamentin, s'enfermera avec les résidents jusqu'à la levée du confinement.
« C'est une proposition qui est venue du personnel, raconte Odile Lin, la directrice de l'établissement, qui, elle aussi, sera confinée avec ses collaborateurs et les 28 résidents de la maison de retraite. L'origine de l'idée ? Une analyse de la situation, lucide. « Nous avons arrêté les visites et nos 28 résidents ne sont pas malades. Désormais, le risque pour eux ne peut venir que de nous qui faisons des allers-retours entre nos domiciles et notre lieu de travail. »
Ailleurs, le confinement total c'est surtout les résidents qui sont enfermés dans leur chambres. Ici, ça sera différent, les résidents pourront déambuler dans les locaux, sans trop changer leur habitudes. « On est un petit Ehpad, à la campagne, c'est calme et silencieux chez nous, on va y arriver », déclare Odile Lin.
Une autre équipe, à l'extérieur, a été constituée, « au cas où », si quelqu'un craque ou en cas d'accident. « Nous avons un autre Ehpad, à Pointe-à-Pitre qui vient en support logistique en cas de besoin », assure la directrice, qui aurait aimé, avant l'enfermement, que son personnel soit diagnostiqué au Covid-19. Pour être sûr. « Cela n'est pas possible », regrette-t-elle. Mais le personnel se surveille et est préparé. Et surtout prêt à en découdre pour déjouer les plans éventuels de ce satané virus. Bien sûr, cela occasionne un surcoût pour cet Ehpad. Les stocks, le matériel, la présence 24 heures sur 24 de personnels qui ne sont pas souvent là, comme des agents d'entretien. Mais qu'importe. On comptera plus tard. Pour l'heure, « on va vivre une drôle d'aventure humaine ».
Note de la rédaction : Ne pouvant pas nous enfermer avec eux, nous suivrons « la drôle d'aventure humaine » par téléphone. Depuis l'intérieur, on nous enverra photos et récits que nous vous raconterons jusqu'à la réouverture de l'établissement.