"La rencontre entre Aimé Césaire et Alain Plénel a été une réalité des années 50", explique Claude Petit. "Ce recueil de poèmes d’Aimé Césaire est le symbole le plus fort que nous puissions trouver pour à la fois montrer notre affection mais aussi notre volonté de marquer l’histoire de notre pays à travers des grands hommes et M. Plénel, selon nous, fait partie des grands hommes martiniquais". Claude Petit revient également sur la médaille d’or de la ligue de l’enseignement : "Il s’agit de la plus grande reconnaissance au niveau de l’enseignement. M. Plénel a été président de la Fédération des oeuvres laïques de la Martinique. Qui plus que lui peut mériter cette médaille ? Il a marqué par sa présence l’histoire de la FOL. Je suis donc heureux de remettre la médaille à un ancien président de la FOL, le seul survivant des anciens présidents".
"J’étais entièrement engagé dans l’action laïque"
Enfin en ce qui concerne le chèque de 5 000 euros, la FOL se dit très touchée. "Ce geste marque l’attachement de M. Plénel aux valeurs de laïcité, aux valeurs humanistes, de respect mutuel, et de solidarité", poursuit Claude Petit. "Nous sentons bien chez cet homme beaucoup de modestie, beaucoup d’humilité et en même temps une très grande profondeur, à la fois dans sa manière d’aborder l’autre, mais aussi dans sa manière d’accueillir l’autre. Je crois qu’il a accueilli la Martinique et les Martiniquais comme cela".
Mais que pense l’ancien vice-recteur de cette île, cinquante ans après les événements ? "C’est une impression extraordinaire", lance Alain Plénel. "La Martinique n’est pas simplement qu’une île. C’est une passion parce que c’est la Martinique qui a fait de moi ce que je suis. Décembre 1959 a été la période de la libération de l’idée, de l’esprit. Maintenant, la Martinique est beaucoup plus ouverte, elle n’est plus figée dans un certain nombre de mythes fondateurs, de mère patrie, etc. C’est une Martinique qui se sent elle-même, qui est sûre d’elle-même et qui est fière d’être elle-même". Et Alain Plénel d’expliquer son geste à l’égard de la FOL : "Elle m’a toujours soutenu. Quand les difficultés sont venues, elle a été la première à se mettre en avant. Elle a écrit un certain nombre de textes, de tracts en ma faveur car j’étais entièrement engagé dans l’action laïque".
Hippolyte Cayol, 88 ans, ancien administrateur de la FOL, a connu Alain Plénel, dans les années 50. Ses retrouvailles avec l’ancien vice-recteur furent pour lui un véritable événement. "Alain Plénel est pour moi un symbole, c’est un modèle, non seulement pour moi mais aussi pour la Martinique et sa jeunesse".